Le Sénat bascule à droite. Après les municipales et les européennes, la gauche vient de perdre une nouvelle élection, les sénatoriales. Dimanche 28 septembre, 178 sénateurs ont été élus soit la moitié des sièges de l’institution, l’autre moitié ayant déjà été renouvelée en 2011. La droite républicaine totalise au total 190 sièges au Sénat, soit 15 de plus que la majorité absolue contre 156 pour la gauche. Le Front National, quant à lui, entre à la Haute Assemblée.
« Il n'y a pas de vague bleue, ce n'est pas la bérézina annoncée »... Les responsables socialistes se sont évertués à minimiser la perte du Sénat, indique Le Parisien. En effet, la « victoire » de la droite est toute relative car l’UMP et les centristes disposent d’une majorité d’une quinzaine de sièges seulement. Majorité qu’elle avait perdue en 2011 au profit de la gauche. Une première dans l’histoire de la Ve République, souligne Le Monde.
Parmi les défaites de la gauche, quelques unes sont symboliques comme celles de quelques anciens ministres du gouvernement Ayrault : Anne-Marie Escoffier (PRG), ex-ministre déléguée à la Décentralisation, Thierry Repentin, ancien secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle ou encore Jean-Pierre Michel, qui avait défendu la loi sur le mariage homosexuel.
Deux élus FN font leur entrée
Nouveauté au Palais du Luxembourg, l’entrée de deux élus Front Nationale : Stéphane Ravier, maire du 7e secteur de Marseille et David Rachline, maire de Fréjus et désormais plus jeune sénateur de l’histoire (26 ans).
Après avoir fait tomber une dizaine de villes lors des municipales et après être arrivé en tête des européennes, ce résultat a une portée symbolique forte. « 30% des Français sont enfin représentés au Sénat. C'est un signal très fort », souligne Stéphane Ravier. « C'est une grande victoire pour le FN, une victoire absolument historique qui démontre notre dynamique, qui s'accélère d'élections en élections », salue la présidente du FN.
Pour Marine Le Pen, le faible nombre de sénateurs FN n’empêche rien : « Ils vont faire comme nos députés: mettre le doigt là où ça fait mal, imposer des débats qui n'existent pas dans cette Assemblée qui a tendance à ronronner, soumettre les grands sujets de préoccupation des territoires. »
Reste maintenant à savoir qui prendra la suite de Jean-Pierre Bel (PS, Ariège) à la tête de la présidence du Sénat. Réponse le mercredi 1er octobre lors d’un vote officiel en séance publique.
Gaëlle Michineau
Pour en savoir plus :
Ce qu'il faut retenir des sénatoriales (Le Monde)
Sénatoriales 2014: Marine Le Pen et le Front national sortent (encore) renforcés de ce scrutin (Le Huffington Post)
Le Sénat renouvèle la moitié des ses sièges (AllGov)
Sénatoriales : la droite obtient la majorité, le FN a deux élus (Le Parisien)