Après les attentats de la semaine dernière, c’est un texte très attendu. La loi sur le renseignement est « prête ». C’est le député PS du Finistère et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, qui l’a assuré ce mercredi matin sur Europe 1. « Elle est écrite, il reste quelques ajustements, le gouvernement l’inscrira quand il veut » à l’ordre du jour parlementaire, « nous répondrons présents » a-t-il poursuivi. Le député estime que « le premier vote important doit intervenir tôt, d’ici 2-3 mois ».
Objectif de cette loi : « Détecter, anticiper, de façon à ce que ceux qui fomentent des coups puissent être interpellés avant d’agir ». « Ce qui nous manque surtout ce sont des moyens d’investigation. Par exemple, nous voulons avoir accès aux ordinateurs parce que les interceptions de sécurité sont en général assez stériles », a expliqué Jean-Jacques Urvoas. « Nous voulons aller sur Skype par exemple, ce que nous ne pouvons pas faire aujourd’hui juridiquement. Nous voulons avoir accès aux données informatique de ceux qui fomentent des coups », a détaillé le député socialiste. Autre précision : « Nous avons besoin de sonoriser les lieux. Aujourd’hui, les terroristes ne se parlent plus au téléphone, ils se voient beaucoup dans des lieux privés. Nous ne pouvons pas pénétrer ces lieux parce qu’ils sont privés, et bien il y aura la possibilité de le faire », a également déclaré Jean-Jacques Urvoas.
« Nous avons très peu de moyens. Dans l’imaginaire, les services de renseignements sont « Big Brother », ils ont des tas de moyens. C’est faux », a déploré le député du Finistère. « Nous pouvons écouter 2 000 personnes par an ». Jean-Jacques Urvoas a en profité pour annoncer que 1 000 personnes vont être recrutées d’ici 2017 pour renforcer les six services de renseignement. « Il y en aura 400 pour la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure, NDLR), nous allons en créer 280 pour la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure, NDLR), nous allons en créer un tout peu pour Tracfin et nous allons en créer pour les anciens renseignements généraux. C’était une erreur de supprimer les RG. Ils s’appellent aujourd’hui les renseignements territoriaux, ils sont 1 975. Nous avons besoin qu’ils soient plus nombreux. »-
La semaine prochaine, le gouvernement présentera en Conseil des ministres « les éléments d’amélioration des dispositifs de renseignement, d’écoute, des renseignements pénitentiaires et de la mobilisation de la défense », a annoncé Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Urvoas : « Nous voulons avoir accès aux ordinateurs » (Vidéo – Europe 1/Dailymotion)