Ils s'appellent Jacques-Antoine Granjon, Erick Orsenna, François Villeray de Galhau, Philippe Aghion, Vincent Rocordeau, Olivier Mathiot, Thierry Pech, Laurent Bigorgne, Jean-David Chamboredon, Gilles Babinet... Ils sont intellectuels, patrons, économistes... Avec tous le même mot d'ordre : « faire repartir la machine » « dans une France qui a le sentiment de s'enfoncer dans l'impasse et qui ressent plus vivement encore depuis le 7 janvier l'urgence d'un rebond collectif ». Comment ? En votant la loi Macron. Au total, ils sont trente à avoir signé une tribune publiée par le Journal du Dimanche dans son édition du 25 janvier. Car « il est capital de montrer aux Français et à nos partenaires étrangers que notre pays est capable de mouvement », estiment-ils.
« Nous constatons, comme tous les Français, que notre économie est en panne, et que notre société est en peine », écrivent ainsi les signataires de la tribune. Et d'ajouter : « Trop de réformes (...) ont été repoussée depuis trop longtemps. » Pourtant « ces réformes sont plus urgentes aujourd'hui que jamais », selon eux. « Nous récusons catégoriquement l'idée selon laquelle certaines avancées ne méritent pas d'être appliquées parce qu'elles seraient trop timides (...) Nous n'avons pas le droit de refuser de faire les pas qui vont dans la bonne direction, quand bien même nous aimerions qu'ils soient plus grands ou plus rapides. »
Alors que la loi Macron doit être débattue à partir de ce lundi à l'Assemblée nationale et pendant quinze jours, les auteurs de la tribune estiment « que le Parlement ne devrait pas l'amoindrir, mais qu'il faudrait au contraire qu'il la complète et l'enrichisse, parce qu'elle peut utilement l'être. Surtout nous lui demandons de la voter. » Et de juger cette loi comme « le commencement d'un nouveau cycle ».
La loi Macron « pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques » divise à droite comme à gauche. La réforme des professions réglementées et le travail le dimanche sont les deux mesures les plus controversées du projet de loi qui comprend quelque 200 articles. Le vote solennel devrait avoir lieu le 10 février.
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
"Pourquoi il faut voter la loi Macron" (Tribune publiée dans Le Journal du Dimanche)