Et au dixième jour une lueur se fit jour…Et au onzième jour les espoirs furent à nouveau déçus…
La course à la présidence de l’UMP, jalonnée d’obstacles, offre chaque jour de nouveaux rebondissements. Après le rejet par Jean-François Copé des propositions d’Alain Juppé, après le retrait des fillonistes de la commission de recours qui a tout de même continué ses travaux et a validé, lundi, la victoire de Jean-François Copé, ce mardi matin, François Fillon a annoncé, son intention de constituer un groupe dissident à l’Assemblée nationale en attendant la décision d’une nouvelle élection sous l’égide d’une « commission indépendante » à la « composition incontestable ». Jean-François Copé a alors proposé la tenue d’un referendum afin de demander aux militants s’ils souhaitent un nouveau vote. Les deux hommes se sont rencontrés et semblaient enfin s’accorder, mais le consensus sur ce referendum, sollicité par un Nicolas Sarkozy « excédé » selon ses proches, n’a pas fait long feu.
Mercredi matin, c’est le dialogue de sourds. Jean-François Copé estime sur Europe 1 que « les conditions ne sont pas réunies » pour l’organisation d’un referendum et clôt la discussion, comptant « ne plus s’occuper que de sa fonction de président de l’UMP » et n’être plus « que le premier opposant à François Hollande ». Il déclare que « la ligne rouge a été franchie », faisant référence à la publication au Journal officiel de la déclaration politique du groupe parlementaire filloniste, le bien nommé « Rassemblement-UMP ». Et l’ancien Premier ministre quant à lui, soutenu par une majorité de sénateurs UMP, indique que dès qu’un accord sera trouvé sur les modalités d’un nouveau vote, « son groupe réintégrera le groupe UMP et [il mettra] fin aux procédures judiciaires en cours ».
La solution viendra-t-elle des non-alignés, menés par Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire ? À leur initiative, 71 députés réclament à François Fillon de dissoudre son nouveau groupe de 68 députés et à Jean-François Copé d’accepter la constitution d’un comité de sages pour organiser un referendum avant le 31 janvier. Demande qui a inspiré le revirement de ce dernier : finalement l’offre de referendum tient toujours mais à la condition que « François Fillon fasse dissoudre son parti dissident » avant 15h. Mais suite au refus d’obtempérer à cet « ultimatum chronométré », Michèle Tabarot, « bras droit » de Jean-François Copé, l’annonce : les discussions avec le camp de François Fillon sont finies.
Et pendant ce temps, le FN et l’UDI se frottent les mains et les socialistes restent discrets… et travaillent en toute quiétude.
Anne-Laure Chanteloup