Une émission « Des paroles et des actes » version UMP. C’est ce que proposait France 2 jeudi soir. Avec dans les rôles principaux : François Fillon et Jean-François Copé, tous deux prétendants à la présidence du premier parti d’opposition, dont l’élection doit avoir lieu le 18 novembre par les adhérents UMP. Juste avant l’émission, l’ex-Premier ministre déclarait aborder ce débat « avec beaucoup de gravité parce que la situation de notre pays est difficile ». Pour le secrétaire général de l’UMP, l’exercice était « important » mais pas « décisif ».
Mais de débat, il n’y aura eu finalement que le nom dans la bande-annonce. Quelques piques certes mais pas d’attaques frontales. Un style différent assurément – « rassembleur » pour François Fillon, « résistant » pour Jean-François Copé – mais pas de vraies divergences sur le fond. Jeudi soir, l’heure était à l’union sacrée et à l’entente cordiale. L’UMP est une grande famille. François Fillon et Jean-François Copé entendaient visiblement bien le prouver. D’ailleurs, comme l’a souligné l’ancien Premier ministre, « je n’ai pas d’adversaire dans cette campagne ». Et le secrétaire général de l’UMP de rajouter dans la foulée : « Cette campagne se passe remarquablement bien. Il y a un respect total entre François et moi. »
Mais au-delà des échanges d’amabilités, des sourires et des « François » et « Jean-François », il est apparu, pour la première fois jeudi soir, que l’ancien Premier ministre s’était rapproché de la position du « ni-ni » de son adversaire dans le cas d’un duel gauche/FN. « On ne peut pas demander aux électeurs de l'UMP de voter pour un Parti socialiste qui est en train de conduire le pays dans le mur, ça n'est pas possible ! », a ainsi déclaré François Fillon. « Jamais je ne voterai FN, je n'ai jamais voté à gauche, mais on ne peut pas mettre ces deux partis sur le même plan », a-t-il toutefois souligné.
Sur la question du mariage homosexuel, les deux candidats à la présidence de l’UMP y sont tous les deux opposés. À une différence près toutefois. François Fillon a affirmé qu’il célèbrerait des mariages homosexuels, au nom du respect de la loi. Au contraire de Jean-François Copé, qui « à titre personnel », n’en célèbrera pas, précisant que ce sont ses adjoints municipaux qui en auront la charge.
En conclusion, l’ancien Premier ministre a lancé un nouvel appel à « un très large rassemblement des Français ». Et pour le secrétaire général du premier parti d’opposition, « l'UMP a un rôle historique à jouer. Elle a entre ses mains le destin, pour les trois prochaines années, de la droite française ». Le « débat » s’achève. Les deux hommes repartent souriants. La guerre de l’UMP n’aura pas eu lieu. Les divisions n’ont pas été affichées.
Caroline Moisson
Pour voir ou revoir l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2 dans son intégralité.