Un début de front syndical sur l’emploi et le pouvoir d’achat ?

mercredi 27 novembre 2013
AP

C’est assez rare pour être signalé. Lundi soir, la CFDT, la CGT, la CFTC, l'Unsa et la FSU ont convenu de travailler ensemble pour trouver des « propositions communes » sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Ils ont même prévu de se revoir « rapidement ».  Enthousiaste, Bernadette Groison, numéro un de la FSU, a déclaré que cette rencontre « est le début de quelque chose » pour construire un front syndical. Une décision d’union qui s’est négociée durant une  réunion intersyndicale de  trois heures au siège de la  CFDT, à l’appel des  patrons de la CFDT et de la CGT,  Laurent  Berger et Thierry Lepaon.  

D’ailleurs, juste avant la réunion, Laurent Berger avait insisté sur le fait que « dans un climat social et économique très difficile où l'on voit une montée des intérêts corporatistes et du poujadisme » il est important « d’aboutir à « une expression commune ou à une initiative commune » et ce, malgré de réelles divergences. Une déclaration faite alors que la CGT et la CFDT étaient en froid depuis un an. Ils s’étaient en effet, durement opposés sur les réformes sociales du gouvernement Ayrault. D’ailleurs, le réchauffement de leurs relations s’était déjà fait sentir samedi dernier en Bretagne lorsque les deux leaders syndicaux avaient défilé côte à côte avec le mouvement des « Bonnets rouges » contre l’écotaxe qu’ils jugent « poujadiste ».

Seul le syndicat Solidaires n’a pas signé le texte à l’issu de la réunion car il souhaitait qu’une « mobilisation » y soit mentionnée, ce qui n’a pas été le cas mais a assuré qu’il travaillerait à des propositions communes aux cotés des autres syndicats. Pour leur part, Force Ouvrière et la CFE-CGC, le syndicat des cadres, avaient refusé de participer à la rencontre. Vexé, le patron de FO avait déclaré : « Je ne réponds pas aux convocations » et a affirmé par ces mots : « Je ne suis pas amnésique », ne pas vouloir oublier les désaccords récents  sur le travail et les retraites.

Pourtant, le dossier de la réforme fiscale rapproche tous les leaders syndicaux car celle-ci doit être de nature à mettre fin au « malaise social ». Ils étaient d’ailleurs tous reçus lundi, par le premier ministre pour écouter leurs propositions.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

La CGT et la CFDT étaient en froid (La Tribune)

Bonnets rouges  (20 minutes)

Solidaires (site officiel)

Les désaccords récents entre FO, CGT et CFDT (Le Parisien)

Laisser un commentaire