Lundi soir, François Hollande s’est plié aux traditionnels vœux présidentiels pour la nouvelle année. C’est depuis l’Élysée, debout derrière un pupitre avec sa droite les drapeaux français et européen, que le chef de l’État, costume et cravate sombres, a présenté ses « vœux les plus chaleureux » pour 2013. Une allocution sobre et solennelle en moins de 10 minutes chrono, entre difficultés et confiance, sur fond de « crise historique », de « chômage qui progresse implacablement depuis près de deux ans » et de « dette record ». Un délicat exercice pour François Hollande, président impopulaire, 7 mois après son élection à la tête de la France.
D’emblée, le chef de l’État prévient qu’il « n’entend pas dissimuler les difficultés qui nous attendent. Elles sont sérieuses ». Et si François Hollande reconnaît que les inquiétudes des Français sont « légitimes », que les premiers mois de sa présidence, « cette marche en avant », ont connu « soubresauts » et « contretemps », c’est pourtant un message de confiance et d’espoir qu’il veut délivrer. « Confiance dans l’avenir », « confiance dans la France ». « Mon devoir, mon premier devoir, mon seul devoir, c’est de faire que notre pays avance et que notre jeunesse retrouve espoir. »
Avec une priorité : l’emploi. Et « coûte que coûte », il faudra parvenir à « inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Pour cela, François Hollande a rappelé la mise en place des « 150 000 emplois d’avenir pour les jeunes les plus éloignés du marché du travail » et des contrats de génération « qui permettront de lier l’expérience du senior avec l’espérance du jeune ». Il a également évoqué une réforme de la formation professionnelle « pour accompagner prioritairement les chômeurs vers l’activité ». Mais il le sait, « l’État n’est pas le seul acteur. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a ouvert la négociation sur la sécurisation de l’emploi », dont l’objectif, a-t-il expliqué, est de « conjurer une double peur. La peur du licenciement pour les travailleurs, la peur de l’embauche pour les employeurs. »
Pour redresser la France, François Hollande a aussi évoqué « trois décisions majeures » qui ont été prises : le rétablissement des comptes publics - « Chaque euro prélevé sera accompagné d’une lutte drastique pour réduire les dépenses publiques inutiles. » -, le pacte de compétitivité - « Je veux redonner, dès 2013, des marges de manœuvre aux entreprises grâce à un crédit d’impôt. » - et la maîtrise de la finance avec notamment la création de la Banque publique d’investissement.
Si « 2012 a été l’année où ensemble nous avons engagé le redressement », a dit le président « 2013 sera l’année de la mobilisation de tous pour le réussir » promet-il. « Être capable de conjuguer compétitivité et solidarité. Performance et protection. Réussite et partage », c’est sur ces mots que François Hollande a conclu ses premiers vœux présidentiels.
Caroline Moisson