Un plan d’action du gouvernement contre l’antisémitisme et le racisme

mercredi 12 septembre 2012

Il est une mémoire sinistre qui plane du coté d’Aix en Provence : le camp des Mille. C’est le seul grand camp d’internement et de déportation sous commandement français pendant la seconde guerre mondiale, encore intact. Aujourd’hui transformé en Mémorial, il a été inauguré lundi 10 septembre par Jean-Marc Ayrault qui a choisi cette occasion symbolique pour annoncer qu'un « plan d'action » contre l'antisémitisme et le racisme serait présenté « dans les prochaines semaines ».

« La lutte contre le racisme et l'antisémitisme est une priorité de mon gouvernement », a assuré le Premier ministre. Et de poursuivre : « Je réunirai un comité interministériel sur ce sujet dans les prochaines semaines, pour adopter un plan d'action ». Dessinant les contours de ce futur programme, M. Ayrault brosse qu’il sera « d'abord fondé sur l'éducation, la volonté de combattre les préjugés sur l'étranger, sur l'autre, qui restent ancrés dans bien des mentalités et que des vents mauvais ont à nouveau attisés au cours des années passées ». « La France est une République laïque : ça fonctionne quand on rappelle sans cesse nos valeurs, pour qu'elles soient au cœur même de la vie collective », rappelle comme une évidence le premier ministre avant de s’insurger « Qui peut nier la résurgence de ce type de comportements » antisémites ou racistes?

Un discours hautement symbolique à l’heure où les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un texte sulfureux de 18 pages de l’écrivain et éditeur Richard Millet sur le tueur norvégien Anders Breivik qui a provoqué stupeur et indignation. Il y écrit notamment que Breivik est « un enfant de la ruine familiale autant que de la fracture idéologico-raciale que l'immigration extra-européenne a introduite en Europe » (sic). Le premier ministre s’est dit « stupéfait » de ce pamphlet. « Vous allez me dire la liberté de la presse, de création... mais je renvoie l'auteur à ses responsabilités », a enchaîné M. Ayrault. « Je suis très choqué par cela, le risque est tout banaliser », a-t-il mis en garde avant d’ajouter « J'ai toujours peur de la banalisation et d'une sorte d'esthétisme de la violence ».

Véronique Pierron

 

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