Débat entre les candidats à la présidence de la Commission : une première en Europe

mardi 29 avril 2014

Un premier débat a eu lieu lundi,  entre quatre des principaux candidats à la présidence de la Commission européenne. Une première en Europe. Mais pour la première fois aussi, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne devront  « tenir compte des élections au Parlement européen » pour la désignation du chef de l’exécutif européen en vertu du Traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009. Autour de la table de l’université de Maastricht aux Pays Bas, se trouvaient le conservateur Jean-Claude Juncker, le socialiste Martin Schulz, le libéral Guy Verhofstadt et l’écologiste Ska Keller.

Retransmis par Euronews, le débat visait à secouer les 400 millions d’électeurs européens dans la perspective d’élections plombées par la montée des partis extrêmes  et la large abstention pronostiquée.  D’ailleurs, Ska Keller, benjamine des candidats à 32 ans et seule femme du quatuor, a dénoncé la récupération des thèses d’extrême droite par les partis de centre droit : « Cela ne fait que les renforcer, c’est très dangereux ».  Propos appuyés par  Guy Verhofstadt  qui a condamné le fait que les partis populistes « ont un bouc émissaire pour tout, mais de solution pour rien ». Et à ce jeu, c’est Jean-Claude Junker qui a été interpelé en raison de la présence d’eurosceptiques au sein du PPE dont l’ex premier ministre italien Silvio Berlusconi. Mais l’ancien premier ministre du Luxembourg a rétorqué : « je ne dialoguerai pas » avec ces mouvements.

 

Exit l’austérité

Puis l’actuel président du Parlement européen, Marin Schulz a lancé : « Je veux un vote des citoyens, et pas un débat derrière des portes fermées ».  L’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt a plaidé quant à lui, pour le « leardership fort » pour une commission libérée de Paris et de Berlin. Leadership fort signifie aussi pour les trois hommes candidats, la nécessité d’une immigration économique contrôlée et Martin Schltz a déclaré vouloir lutter contre les réseaux d’immigration irrégulière. « L’immigration sera une de des priorités » s’est-il engagé s’il est désigné à la tête de la Commission européenne. La benjamine s’est pour sa part distinguée des trois autres candidats, en plaidant pour davantage d’ouverture aux réfugiés et demandeurs d’asile.

Mais les quatre candidats se sont à la fois accordés sur l’abandon de la crise et de l’austérité au profit de la relance et de la création d’emplois et sur la nécessité d’une riposte européenne à la Russie contre son offensive en Ukraine. Pourtant, cette action ne doit pas être de nature à menacer la paix, « nous ne voulons pas une troisième guerre en un siècle », a affirmé Jean-Claude Junker. Mais l’ancien premier ministre belge s’est un peu écarté de cet accord apparent en prêchant pour une réponse plus musclée : « nous n’avons pas le courage de nous en prendre aux oligarches russes » a-t-il déploré. Malgré tout, il a quand même écarté  l’option de sanctions économiques contre la Russie au delà des mesures de rétorsion ciblées prises par l’UE contre les fauteurs en Ukraine.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Traité de Lisbonne (site officiel)

L’extrême droite en Europe (Le Monde diplomatique)

Le Parlement européen (site officiel)

 

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