Années électorales : le business ne connaît pas l'abstention

mardi 15 mai 2012

Il est souvent accompagné d'un autre vainqueur, économique celui-là : le fournisseur de matériel électoral. Ce dernier, craignant peu l'abstention démocratique, est présent à tous les niveaux de l'organisation logistique, sans conviction affichée si ce n'est celle de faire tourner sa boutique.

 

Imaginerait-t-on un bureau de vote sans panneau électoral réglementaire à l'entrée ? Un suffrage se déroulant sans urne ni isoloir conformes aux règles du code électoral ? Un rassemblement sans bannières aux couleurs du parti ? Un candidat sans pupitre sur lequel s'appuyer ni drapeau flottant en arrière-plan ? Des militants sans tribune pour admirer leur candidat ? Un tribun sans podium ? Une garde rapprochée sans barrières de sécurité ? Une voiture officielle sans cocarde ? Un vainqueur sans moquette épaisse lui indiquant le chemin de la reconnaissance populaire ?

 

Les échéances démocratiques régulières figurent ainsi parmi les meilleurs alliés du fournisseur de matériel. Le drapeau, symbole suprême de la nation, peut aussi faire figure de jackpot lorsqu'un événement géopolitique majeur intervient dans le monde, nécessitant la fabrication de nouveaux drapeaux à l'échelle de tout un pays.

 

On le voit, le business lié à la politique peut abolir les frontières et même réussir parfois à rassembler durablement les peuples sous une même bannière : le drapeau le plus vendu en France au cours des années sans évènement majeur reste… le drapeau européen.

 

Karim Souane

Laisser un commentaire