Depuis quelques temps, le gouvernement envisage de donner plus de droits aux jeunes de 16 à 18 ans, nous révèle Ouest France. Une réflexion relayée mardi par la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti. « C’est bien de poser la question de la responsabilisation de nos adolescents, avec de nouveaux droits mais aussi de nouveaux devoirs qui l’accompagneront », a t-elle déclaré sur les ondes de RMC. Ainsi, Dominique Bertinotti a évoqué le cas de ces jeunes de 16 ans désireux de s’investir dans la société civile mais bloqués par certaines limites d’âge, leur interdisant par exemple la fondation d’une association. Elle a par ailleurs souligné que beaucoup de jeunes intégraient dès l’âge de 16 ans le monde du travail. Dans cette optique, une reconnaissance accrue de leur statut, de leurs droits et devoirs paraît donc enviable, a t-elle estimé.

A terme, une pré-majorité pour les adolescents pourrait notamment leur attribuer un droit de vote partiel, qui se cantonnerait d’abord aux seules élections locales. Mais « le temps de la décision n’est pas encore là », a tenu à préciser la ministre. D’autant que selon un sondage réalisé par l’Ifop, l’idée n’est pas encore très populaire. Ce sont en effet 82% des sondés, soit près de 4 Français sur 5, qui se déclarent hostiles à une telle perspective. Parmi eux, plus de la moitié (46%) se disent même « très opposés » à l’idée. Une opposition qui est loin d’être le monopole des plus âgés puisque le plus jeune segment des personnes sondées - à savoir les 18-24 ans - ne soutiennent l’idée qu’à hauteur de 22%. Enfin, les clivages politiques accentuent les écarts puisque l’adhésion « apparaît nettement plus forte à gauche (28%) qu’à droite (10%) », alors que 36% des sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts s’y déclarent favorables contre 9% des partisans du Front national, note l’Institut de sondage.

Mathilde Leleu

Pour en savoir plus :

Le vote des 16-18 ans rejeté par 4 Français sur 5, selon l’Ifop (Liberation.fr)

Élections locales. Le droit de vote abaissé à 16 ans ? (OuestFrance.fr)