Face au drame des enfants soldats, en 2007 se tenait la conférence « Libérons les enfants de la guerre » organisée par la France et l’UNICEF et aboutissant aux Engagements de Paris relatifs à la protection des enfants contre le recrutement ou l’utilisation illicites par les forces armées ou les groupes armés et aux Principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées et aux groupes armés. La France considère qu’« un monde sans enfants soldats est possible ». Elle appelle « à suivre les démobilisations bataillon par bataillon, groupe armé par groupe armé, pays par pays » et plaide en faveur d’un renforcement des mesures de lutte contre l’impunité notamment des 32 « violateurs persistants » sur les 52 parties de la « liste d’infamie » (en annexe du rapport annuel du SG). Le 3 décembre elle a organisé, à New York, avec l’UNICEF et la représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés le cinquième forum de suivi de ces Engagements et Principes, à l’occasion duquel cinq nouveaux États ont annoncé leur adhésion à cette action. Avec la Bolivie, les Comores, la Guinée Bissau, le Koweït et le Yémen, 105 pays sont maintenant engagés dans cette action contre l’enrôlement des enfants.
Si ces adhésions et la démobilisation de milliers d’enfants chaque année représentent une avancée, beaucoup reste à faire, comme le souligne l’ambassadeur français pour les droits de l’homme, François Zimeray. Malgré ces initiatives et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU – la résolution 2068 du 19 septembre, réaffirmant sa volonté de continuer à se saisir de cette question, demande notamment à un groupe de travail de proposer de nouvelles mesures pour lutter contre ce fléau - 250 000 enfants sont encore utilisés à des fins militaires dans le monde selon le ministère des Affaires étrangères français. Les ONG alertent régulièrement sur des situations dramatiques dans de nombreux pays. Ainsi Child Soldiers international s’inquiète de la résurgence des violences en RDC qui rend plus vulnérables les enfants « qui vivent dans la peur constante du recrutement et du ré recrutement » selon la représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Leïla Zerrougui. En Syrie, outre les milliers d’enfants victimes des bombardements, Human Rights Watch dénonce l’emploi d’enfants à des fins militaires par des groupes d’opposition.
Anne-Laure Chanteloup