En déplacement aux Etats-Unis, le ministre de l'Intérieur s'est rendu jeudi à Washington pour participer à un Sommet international contre la violence extrémiste et vendredi à San Francisco pour y rencontrer les responsables de Google, Facebook, Microsoft et Twitter. Au cours de son voyage, Bernard Cazeneuve a rappelé « la responsabilité partagée » face à une « menace protéiforme ». Il a déploré qu'aujourd'hui le terrorisme soit « diffus et en accès libre ». Il a plaidé en faveur « d'une meilleure coordination dans la lutte contre la propagande et le recrutement terroristes sur Internet », tout en souhaitant une harmonisation internationale des « législations en matière de retrait des contenus illégaux ».
En Silicon Valley
Lors de sa rencontre avec les dirigeants des principales entreprises américaines du Web, Bernard Cazeneuve a salué leur collaboration avec les autorités françaises soulignant que depuis les attentats en France contre Charlie Hebdo, ils « retirent plus rapidement et plus efficacement qu'auparavant les contenues ». Un temps de réaction qui se chiffrerait désormais en quarts d'heure, contre des mois précédemment. « Il y a des millions de tweets échangés sur Twitter, il y a des millions d'images diffusées sur YouTube, on ne va pas demander aux sociétés de mettre en place des équipes pléthoriques (pour contrôler le contenu), chacun joue son rôle », a expliqué le ministre de l'Intérieur, rappelant que les forces de police et de gendarmerie avaient également une rôle pro-actif en alertant systématiquement ces plates-formes. Il a par ailleurs insisté « sur l'intérêt que représente Internet pour développer le contre-discours, c'est-à-dire des messages qui viennent contrarier ces messages d'endoctrinement sectaire des groupes terroristes et qui permettent de protéger nos ressortissants les plus vulnérables, notamment les jeunes ».
A l'issue de ces rencontres, Bernard Cazeneuve a invité les quatre géants de l'Internet (Google, Facebook, Apple et Twitter) à une réunion au mois d'avril, à Paris. Cette rencontre permettra de « faire le point sur les engagements pris, de leur adresser des demandes encore plus précises et d'arrêter un code de bonne conduite ».
Vanessa Gondouin-Haustein
Pour en savoir plus:
Cazeneuve en Californie (Les Echos)
Cazeneuve appelle la Silicon Valley à redoubler d'efforts contre les extrêmismes (Les News Eco)