Jean–Yves Le Drian a accepté le déploiement des forces spéciales au Niger pour participer au renforcement des mesures de sécurité sur les sites d’exploitation d’uranium d’Areva à Imouraren et à Arlit, où travaillent une trentaine de Français, a révélé jean Guisnel du Point. Cette protection d’intérêts privés par le Commandement des forces spéciales (COS) constitue une première, souligne le spécialiste des questions de défense. Mais c’est le groupe nucléaire français qui devra payer la facture, qui devrait s’avérer conséquente.
Après le lancement de l’intervention française au Mali, la prise d’otages d’In Amenas en Algérie et l’échec de la tentative de sauvetage de l’agent de la DGSE Denis Alex en Somalie, les risques sécuritaires pour les entreprises françaises sont particulièrement élevés au Sahel. Le site minier d’Arlit avait d’ailleurs déjà été, en septembre 2010, le théâtre d’une prise d’otages. Sur les cinq otages français, quatre sont toujours aux mains d’al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). En outre, les mines d’Areva au Niger – qui doit accélérer sa production à Imouraren en 2014 - fournissent plus du tiers de sa production d’uranium et alimente le tiers des 58 réacteurs nucléaires d’EDF, soit 80% de la production électrique française. Si une attaque venait limiter l’accès aux mines, le groupe français devrait s’approvisionner sur les marchés internationaux avec une hausse probable des prix qui se répercuterait sur le coût de l’électricité.
Anne-Laure Chanteloup