L’exercice était périlleux. Le jour même où la France entrait officiellement en récession, le chef de l’Etat rencontrait mercredi les 27 membres de la Commission européenne pour expliquer son cap budgétaire. Bruxelles envisage d’accorder un délai de deux ans supplémentaires à la France (jusqu’en 2015) pour ramener ses déficits publics sous la barre de 3% du PIB. En échange, François Hollande s’est engagé à poursuivre les réformes, notamment en matière de compétitivité.
« En France, nous avons engagé des réformes de compétitivité (…) et nous allons poursuivre. Non pas parce que l’Europe nous le demanderait, mais parce que c’est l’intérêt de la France », a déclaré le président de la République française, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. « Le problème de l’Europe, c’est qu’il y a des écarts de compétitivité, qui empêchent cette cohérence dans la politique économique. (…) Ce sont les déficits de compétitivité qu’il faut résorber. »
François Hollande a rappelé que la France a déjà mis en place un certain nombre de réformes depuis son arrivée au pouvoir, citant comme exemples la réforme bancaire, celle du marché du travail ou encore le pacte de compétitivité. « Nous avons été loin, mais nous avons encore à nous réformer », a reconnu M. Hollande. Parmi les pistes évoquées : une réforme de la formation professionnelle, de l’indemnisation chômage et des retraites.
Le président de la Commission a, quant à lui, rappelé que la France « doit enrayer sa perte de compétitivité, pour créer croissance et emploi ». « Ces deux années devront être mises à profit pour accélérer les réformes structurelles », a-t-il déclaré.
La Commission européenne présentera ses recommandations à tous les pays membres le 29 mai prochain. Elle fera alors un point sur les engagements de la France.
Violaine Badie
Pour en savoir plus :
Déplacement à Bruxelles à l’invitation du président de la Commission européenne (Elysée)
Berlin presse Paris de faire des réformes profondes (par Patrick Saint-Paul, Le Figaro)