L’aile droite de l’UMP, la Droite populaire, chasserait-elle à nouveau sur les terres du Front national ? C’est sept députés de cette formation dont Henri Guaino, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, qui ont annoncé, lundi, la création d’un collectif parlementaire pour la refondation de l’Europe. En haut de leurs doléance, une dénonciation « du règne de la pensée unique » qui selon eux, interdit toute alternative « au motif qu'il n'y aurait qu'une seule politique possible. » Si la pensée unique n’est pas la propriété de l’extrême droite, les députés de la Droite populaire caressent alors les électeurs du Front national dans le sens du poil en dénonçant dans un communiqué de presse le « fédéralisme qui ne dit pas son nom » et qui a « voulu à marche forcée et à rebours de la volonté des peuples construire un super-Etat européen, devenu une aberration politique et démocratique ». Voilà pour le hors d’œuvre.
Puis chassant de façon plus ostensible encore sur ces terres extrêmes, ils s’en prennent à l’euro, l’une des cibles privilégiées du Front National, en estimant que plus de 10 ans après sa mise en place, il est nécessaire « d'établir un diagnostic lucide sur la monnaie unique et engager le débat au sein de nos partis respectifs » en particulier au sein de l’UMP. Ils vont plus loin encore en accusant le système actuel d’être caractérisé « par la désindustrialisation de l'Europe, l'exacerbation des égoïsmes nationaux et la fuite en avant vers toujours plus de fédéralisme ». « Nous ne voulons pas rester aveugles sur les problèmes causés par l'euro », ajoutent-ils avant de s'interroger sur « le maintien en l'état de l'espace Schengen ». Marine es-tu là ? De toute évidence les municipales approchent et la Droite populaire – et décomplexée – est envoyée en évangélisatrice des électeurs indécis qui pencheraient vers le FN.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
La Droite populaire (site officiel)
L’euro et le FN (Libération)