Laurent Fabius n’entend pas rester à l’écart du clan « Je prends position ». Alors que tous les participants avaient accepté lors de la Conférence de paix à Montreux qui s’est ouverte mercredi matin, l’idée d’un gouvernement de transition, le ministre des affaires étrangères français a déploré que son homologue dans le gouvernement de Bachar al-Assad se soit « s'est livré à « des élucubrations longues et agressives, contrairement à la position responsable et démocratique du chef de la Coalition » de l’opposition syrienne, Ahmad Jabra. Walid Mouallem a en effet, qualifié les négociateurs de l'opposition syrienne de « traîtres et d'agents » à la solde de l'étranger. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le responsable syrien s’en est pris ensuite au secrétaire d’Etat américain John Kerry en lui déclarant que personne « sauf le peuple syrien » n’avait le droit de décider du sort de Bachar al-Assad. De son coté, Laurent Fabius a aussi accusé Damas d’ « alliance objective avec les terroristes » en faisant directement référence aux groupes jihadistes qui contrôlent de larges zones en Syrie. Puis interrogé sur le climat tendu de la conférence, le ministre français a estimé qu’on ne pouvait pas parler de « dialogue de sourds » mais que « tout le monde entend sauf une délégation qui est sourde et aveugle ». « La situation est très difficile, on ne pouvait pas s'attendre à un lit de roses », a-t-il conclu.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Conférence de paix à Montreux (Le Point)