Les entreprises chinoises lorgnent de plus en plus sur la France. Et y placent leurs billes. Selon un rapport de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), notre pays serait en effet le premier pays d’accueil des investissements en provenance de Chine, absorbant en 2012 21% des projets économiques à destination de l’Europe. Et la tendance n’est près de se juguler puisque 31 opérations significatives d’investissement ont été engagées par la Chine l’année dernière, contre 23 en 2011. L’année en cours devrait elle aussi confirmer le phénomène : « Depuis le début 2013, nous notons une hausse significative des demandes d’investissements en France, par exemple dans l’immobilier ou l’hôtellerie», observe Richard Ma, interlocuteur des Chinois au sein du cabinet d’expertise comptable et fiscale RSM.
Avec de tels chiffres, la Chine est devenue le huitième pays investisseur en France et a même « dépassé le Japon comme premier investisseur asiatique dans notre pays», souligne David Appia, président de l’AFII. Pourquoi un tel engouement ? Il semblerait que l’Empire du milieu salive sur plusieurs aspects du marché français : son savoir-faire, sa main d’œuvre hautement qualifiée, ses ressources énergétiques, son ancrage européen (et sa proximité avec l’Allemagne), etc… Et si, à l’heure actuelle, la moitié des investissements chinois se localisent en Ile-de-France (48 %), le rapport pointe un attrait de plus en plus fort pour la province avec des projets en Bretagne, en Alsace,…
Face à cela, le gouvernement entend intervenir pou encourager les investissements étrangers et notamment chinois, dans l’espoir d’une vaste création d’emplois. C’est que les entreprises étrangères installées sur le territoire apportent, selon l’AFII, « une contribution importante au développement territorial français. » Fin avril, François Hollande s’est donc rendu en Chine dans l’objectif de fluidifier les relations économiques entre la Chine et la France. Il a alors affirmé son intention de faciliter les échanges en déclarant :"Nous sommes prêts à accueillir davantage d'investissements chinois en France". Pour cela a-t-il poursuivi, « tous les obstacles, tous les freins, toutes les procédures seront levées ». A échelle européenne, Xi Jinping, le président chinois, a insisté pour que l'UE "ouvre au plus tôt" des négociations en vue d'un accord sino-européen sur les investissements.
Mathilde Leleu
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