L’ambassadeur d’Inde en France, Rakesh Sood, en est convaincu : les investisseurs indiens devraient miser sur la France. Pays qui, comme le rappelle Marie-France Calle, fait pourtant partie des pays qui attirent le moins les capitaux indiens. Il a donc demandé une étude au cabinet PriceWaterhouseCoopers (PwC), Alors qu’en 2010, les investissements directs étrangers (IDE) sortant de l’Inde s’élèvent à 14,6 milliards de dollars, la variation d’IDE en France représente seulement 15 millions d’euros et selon le rapport annuel 2011 de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), avec un stock d’IDE de 0,23 milliards d’euros au 31 décembre 2010, l’Inde se place au 34ème rang des investisseurs étrangers en France.
Le rapport, « Investing in France, oppotunities and insights for Indian compagnies », relève que, malgré une augmentation constante, ces dernières années, des IDE des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), la progression des IDE indiens en France reste particulièrement faible. Au travers des témoignages de compagnies indiennes implantées en France, il ressort que les principaux freins sont le manque d’information, les difficultés administratives, la complexité du droit du travail, la fiscalité élevée ou encore la fermeture des cercles d’affaires français. Pourtant, selon une enquête TNS-Sofres-AFII de 2011, 94% des responsables indiens interrogés considèrent la France comme une destination attractive pour les IDE.
Si plusieurs outils existent déjà (accord sur la sécurité sociale, conseil présidentiel franco-indien des entreprises…), pour augmenter ces flux, PwC prône un meilleur accompagnement de ces investisseurs, la simplification des démarches administratives et une meilleure communication sur les avantages (accès à de vastes marchés, aux nouvelles technologies et à l’expertise en matière de recherche et développement) et les « success stories » des investisseurs indiens. En 2011, c’est près d’une centaine d’entreprises qui investissent sur le sol français, notamment dans l’IT (logiciels et services informatiques pour 50%), l’industrie pharmaceutique ou automobile ou encore la métallurgie.
Anne-Laure Chanteloup