Au cours d'un entretien téléphonique avec le président américain, François Hollande “a condamné l'usage des armes chimiques en Syrie” et “a indiqué que tout concordait pour désigner le régime de Damas comme l'auteur de ces attaques inacceptables”, indique un communiqué de l'Elysée. Les deux dirigeants “ont convenu de rester en étroit contact pour apporter une réponse commune à cette agression sans précédent”. Un peu plus tôt dans le week-end, le chef de l'Etat français s'était également entretenu avec les chefs de gouvernements britannique David Cameron -rentré précipitamment de vacances- et allemand Angela Merkel.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est à son tour exprimé lundi matin sur les ondes d'Europe 1, pour condamner ces attaques. Il y a “un massacre chimique établi” et il y a “un devoir de régir”. S'il a reconnu que plusieurs options étaient ouvertes, il a néanmoins rejeté celle “de ne rien faire”.
Changement de ton des capitales occidentales
Depuis plusieurs jours, les grandes capitales occidentales échangent sur la question d'une éventuelle intervention, y compris sans l'aval du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils condamnent unanimement les incidents qui se sont produits le 21 août dernier, à proximité de la capitale syrienne, au cours desquels des armes chimiques auraient été utilisées à l'encontre de la population civile. Ces derniers attendent le rapport des experts de l'ONU, envoyés sur place lundi, et qui doivent rencontrer les blessés. Moscou met en garde le camp occidental et par la voix de son chef de la diplomatie appelle à la prudence au risque de violer le droit international.
A l'issue de ces incidents, Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban ki-Moon avait demandé une enquête dans les plus brefs délais et avait réitéré son “appel à la cessation des hostilités pour que l'aide humanitaire puisse être acheminée de manière urgente”.
Le camp de Bachar el-Assad dément être l'auteur de ces attaques alors que l'opposition syrienne au régime parle de “500 à 1.300 morts”. Depuis le début du conflit, un bilan provisoire ferait état de plus de 100.000 morts.
Vanessa Gondouin-Haustein
Pour en savoir plus :
Entretien François Hollande-David Cameron (Elysée)
Intervention de Laurent Fabius (Europe 1)
Le point de l'ONU (Nations unies Site officiel)