La France envoie des troupes en Centrafrique

jeudi 28 novembre 2013
AP

Depuis que la Séléka a renversé le Président François Bozizé en mars dernier, le Centrafrique s’enfonce chaque jour davantage dans le chaos. Cette coalition de rebelles dont bon nombre viennent du Tchad et du Soudan a imposé  son chef, Michel Djotodia, comme président par intérim. Pourtant, il n’est pas parvenu à reprendre les zones d’obédience chrétiennes passées sous le contrôle d’insurgés musulmans qui se livrent à des abus de toute nature sur les populations locales.

C’est dans le but de venir en soutien au pays, que la France a décidé d’augmenter d’un millier d’hommes au moins sa présence en Centrafrique. Une décision qui vient juste après l’adoption la semaine dernière, d’une résolution  par le Conseil de sécurité de l’ONU visant à contenir les violences ethniques qui menacent la stabilité de toute la région. « Le renforcement de notre contingent au-delà des 400 à Bangui aura d'abord vocation de rétablir un minimum de sécurité en Centrafrique sur les grands axes, dans les principaux centres de population de façon à enrayer cette spirale et permettre aux humanitaires de revenir et aux forces africaines de reprendre le contrôle », affirme une source du ministère de la défense.

Le but de cette opération n’étant pas de remplacer les forces africaines mais de les appuyer et de les accompagner le temps qu’elles montent en puissance opérationnelle. Ainsi, le projet de résolution présenté par la France prévoit un donner un mandat de six mois aux troupes françaises et à celles de la mission internationale de soutien en Centrafrique (Misca) forte de 3 600 soldats, pour rétablir l’ordre, protéger les civils et rétablir l’autorité de l’Etat. Pour sa part, l’Union africaine devrait prendre le contrôle en décembre, des 2500 hommes déjà déployés  par la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).  Toutefois, cette force n’étant pour l’instant, pas très active sur le terrain, l’un des premiers objectifs des troupes françaises de renfort  sera de sécuriser la route reliant la capitale Bangui au Cameroun et ce, pour assurer le passage de camions transportant des ravitaillements.

Au ministère de l’intérieur, on réfute toute comparaison avec la mission Serval au Mali destinée à repousser l’avancée des rebelles islamiques liés à Al Qaïda. « La Séléka n'est plus ce qu'elle était au début de l'opération et c'est plus une logique de seigneurs de guerre et de bandes désorganisées que de groupes djihadistes », précise-t-on encore.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

La Séléka (France 24)

La mission internationale de soutien en Centrafrique (Ministère des Affaires étrangères)

Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Site officiel)

La mission Serval au Mali (Métro)

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