La brouille aura duré près d'un an, onze mois exactement. Après deux jours d'entretien, la France et le Maroc ont décidé d'y mettre un terme. La ministre française de la Justice Christiane Taubira et son homologue marocain Mustapha Ramid ont annoncé ce samedi avoir trouvé un accord permettant le rétablissement « immédiat » de la coopération judiciaire et juridique entre les deux pays et de « renforcer les échanges d'informations, dans le plein respect de leur législation, de leurs institutions judiciaires et de leurs engagements internationaux », selon le communiqué de la Chancellerie.
C'est Rabat qui avait décidé, à la fin du mois de février l'année dernière, de suspendre la coopération judiciaire avec la France. Conséquence de plaintes déposées dans l'Hexagone contre des personnalités marocaines pour des faits présumés de torture.
Les deux ministres « se sont félicités du résultat ». Ce « dénouement heureux ouvre une nouvelle page dans nos relations, fondées sur la confiance mutuelle. Il va nous permettre de regarder vers l'avenir et de tourner la page », a déclaré le chef de la diplomatie marocaine Salaheddine Mezouar.
Cette crise entre les deux pays a eu des conséquences pour les binationaux et les Français qui vivent au Maroc. Tout d'abord sur le plan pénal, puisque les extraditions depuis le Maroc vers la France ont été suspendues. Gelées aussi les applications au Maroc des jugements rendus en France. Sans oublier la coopération en matière de lutte contre le terrorisme qui en a pris un coup avec cette brouille diplomatique.
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Rétablissement de la coopération judiciaire France – Maroc (communiqué, ministère de la Justice)
Biographie de Christiane Taubira, ministre de la Justice (AllGov France)