C’est en marge d’une visite au festival inter-celtique de Lorient que le ministre a rappelé à quelques journalistes que « La France n’a pas à prendre une initiative militaire au Mali », car « Elle souhaite que ce soient les forces africaines, en particulier celles de la Cédéao [Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest] et éventuellement de l’Union africaine, qui prennent l’initiative, c’est le sens de la résolution qui a été votée par le Conseil de sécurité », rappelait Jean-Yves le Drian.
Tombé fin mars aux mains de groupes armés, le nord du Mali est désormais contrôlé par des mouvements islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Et le ministre de commenter qu’une intervention militaire africaine est « souhaitable et inéluctable », et d’assurer que « La France la soutiendra et je l’espère, l’Union européenne aussi ». Il explique alors que l’enjeu est « d’assurer la stabilité politique à Bamako, qui n’est pas encore assurée » et donner au gouvernement d’union Nationale « la souveraineté nécessaire et étendre cette souveraineté au Nord-Mali avec inévitablement une intervention armée que la France pourra soutenir mais dont elle ne prendra pas l’initiative ».
Puis plus grave, il termine en jugeant la situation dans le nord du Mali « très préoccupante ». « Il faut éviter par tous les moyens que cette partie du Mali devienne un Sahélistan, et les ingrédients sont en train de se rassembler pour qu’elle le devienne », mettait-il en garde en se référant directement à l’évolution en l’Afghanistan.
Véronique Pierron