En visite à Amman, François Hollande a déclaré vouloir amplifier l’assistance de la France à la Jordanie pour la soutenir dans l’accueil des centaines de milliers de réfugiés syriens. «Nous devons tout faire pour amplifier encore l'aide que nous vous apportons, qui est significative puisqu'il y a une aide humanitaire française de 100 millions d'euros », a déclaré le chef de l’Etat avant d’ajouter qu’ « Aux 100 millions d'euros destinés à la Jordanie nous ajouterons 50 millions d'euros pour les régions du Nord du pays ». Puis il a parlé également de « 35 millions d'euros pour les réfugiés dans la région ». Il a ensuite évoqué clairement les « 500.000 réfugiés déclarés en Jordanie et plusieurs centaines de milliers au Liban » en estimant que cette situation représentait « une logistique qui pèse sur les finances des deux pays ». Ainsi, Amman dit accueillir plus de 540 000 réfugiés syriens, dont quelque 150 000 dans le seul camp de Zaatari, dans le nord du royaume frontalier de la Syrie. Selon l'ONU, c’est plus de 1,6 million de Syriens se sont réfugiés dans les pays voisins de la Syrie, déchirée depuis mars 2011 par une révolte populaire devenue guerre civile. Et toujours selon les expectatives des Nations Unies, les violences y ont fait depuis plus de 93 000 morts. C’est dans ces perspectives bien sombres que la France affine l’aide humanitaire en monnaie sonnante d’une aide plus solide en acheminant pour les Syriens, de la nourriture par la Turquie et François Hollande a précisé : « Ces derniers jours, nous avons acheminé 16 tonnes de produits ».
L’opposition syrienne doit clarifier ses relations avec les extrémistes
Le président a également souhaité vouloir « aider l'opposition syrienne à se structurer et à clarifier ses relations avec les groupes extrémistes ». « Nous voulons que cette opposition puisse disposer des aides indispensables », a ajouté M. Hollande. Les principaux pays soutenant l'opposition syrienne ont, en effet, décidé samedi, lors d'une réunion à Doha, la capitale du Qatar, d'intensifier leur aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain en sa faveur avant la tenue d'une conférence de paix à Genève. Ces pays membres du groupe des Amis de la Syrie ont précisé que chacun aiderait à la rébellion « à sa manière », contournant ainsi l'épineuse question de l'aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir. Jusqu'à présent, le gros de l'aide militaire provient de l'Arabie saoudite et du Qatar. Le président de la République a précisé : « Cette aide sera multiple: économique, humanitaire... « Et aussi militaire » en précisant qu’elle serait « non létale » a insisté François Hollande à Doha justement, où il a effectué une visite de 24 heures avant de se rendre à Amman. M. Hollande avait appelé l'opposition syrienne modérée à « reprendre » les zones tombées dans les mains des groupes extrémistes en Syrie. Il a rappelé par ailleurs à Amman que la France est « le premier investisseur en Jordanie hors pays arabes ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Les réfugiés syriens (Haut Commissariat aux Réfugiés)
540 000 réfugiés syriens en Jordanie (Le Monde)
Le camp de Zaatari (Le Monde)
Aider l'opposition syrienne à clarifier ses relations avec les groupes extrémistes (France Télévisions)