La rencontre entre François Hollande et Angela Merckel qui avait débuté l’an dernier par un… coup de foudre, l’avion du président ayant été foudroyé en vol au lendemain de sa prise de fonction, semble s’être poursuivie cette année dans la sérénité. D’ailleurs, lorsque Angela Merckel a atterrit à Paris mercredi, le président a plaisanté : «Je constate simplement qu'elle (Mme Merkel) n'a pas eu d'incident d'avion et qu'elle est arrivée parfaitement à l'heure ». Les deux chefs d’Etat se sont ainsi rencontrés dans l’espoir d’un rapprochement sur les dossiers européens, économiques et sociaux.
Lors de la conférence de presse qui a suivi l’arrivée de la chancelière, François Hollande a déclaré : « Du temps nous est donné, Mme Merkel pour quatre ans, nous, un peu moins, mais nous avons un horizon commun qui doit devenir un agenda commun car l'Europe a besoin de la relation entre la France et l'Allemagne » avant de prôner « une relation confiante, une relation forte, une relation ouverte ». Ce à quoi Angela Merckel a répondu : « Nous pouvons amorcer maintenant une nouvelle étape ». Cette dernière a déjà amorcé une nouvelle étape dans son pays puisque depuis mardi, elle est à la tête d’un gouvernement de coalition dont font parti six leaders sociaux-démocrates dont le ministre des Affaires étrangères Franz-Walter Steinmeir qui l'accompagnait à l'Elysée.
Tête-à-tête fructueux
Les deux chefs d’Etat se sont ensuite retrouvés à l’abri des micros et des caméras pour un quasi tête-à-tête d’une demi-heure décrit par des témoins comme chaleureux et animé. Angéla Merckel et François Hollande devaient en effet, s’accorder à la veille d’un sommet européen important où les 28 se retrouvent jeudi et vendredi à Bruxelles pour mettre une dernière main au projet d’union bancaire. Ce projet, majeur pour le secteur financier, est supposé pouvoir parer le risque d’une nouvelle crise du secteur bancaire. Les deux pays ont « une responsabilité particulière pour le destin de l'Europe », a affirmé le président français. Lors de ce sommet, les deux chefs d’Etat pourront apprécier aussi leur entente sur le dossier de l’Europe de la défense qui s’est enlisé au fil des années car François Hollande espère la création d’un outil européen de financement permanent des interventions militaires d’urgence dans les pays en crise et qui ne bénéficierait qu’aux opérations conduites sous la bannière européenne. Ainsi, des opérations comme Serval lancé par la France au Mali en janvier ou Sangaris déclenchée en Centrafrique le 5 décembre par la France ne seraient pas concernés. La position de Berlin sur ces dossiers va sans doute être examinée à la loupe.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
L’avion du président foudroyé en vol (La Dépêche)
Un gouvernement de coalition en Allemagne (Le Parisien)
Le projet d’union bancaire (L'Expansion)
L’Europe de la défense (Ministère de la Défense)
Opération Serval (Le Parisien)
Opération Sangaris (L'Express)