Dans le cadre de l’opération Serval, le contingent français a compté jusqu’à 4 800 hommes. Aujourd’hui quelque 3 500 militaires français sont déployés sur le théâtre d’opération malien. Selon le calendrier de retrait annoncé en mars par le président de la République et engagé en avril, les effectifs devaient passer à 2 000 soldats au 1er juillet - jour du transfert d’autorité de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) sous conduite africaine à la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) – puis à 1 000 soldats fin 2013. Mais la France va finalement retarder ce désengagement.
Un porte-parole de l’armée française à Bamako a annoncé que l’objectif chiffré d’un millier de militaires français sur le sol malien à la fin de l’année serait maintenu, mais pas celui de juillet. Il donne comme « ordre de grandeur » un contingent de 3 000 à 3 500 hommes. Il explique que les effectifs ne vont « pas trop baisser dans les semaines à venir » et qu’ils seront déterminés en fonction des besoins. Cette décision de garder « un effectif conséquent » est également due à la nécessité de sécuriser l’élection présidentielle. Bien que celle-ci soit sous la responsabilité des Nations Unies, le porte-parole a déclaré : « on sait qu’ils vont se tourner vers nous ».
Cette élection, dont le premier tour doit se tenir le 28 juillet et le second tour le 11 août, est une priorité pour la France. Dans un rapport parlementaire rendu avant le vote autorisant la prolongation de l’intervention militaire française au Mali, Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher préconisent en premier lieu, pour « gagner la guerre au Mali », d’ « aller aux élections, au moins présidentielles dans les meilleures conditions possibles », s’agissant d’un rempart contre « l’enlisement politique malien ». Ce ralentissement du désengagement découle, comme l’a rappelé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lors d’une audition devant l’Assemblée nationale le 11 juin, de la demande de François Hollande aux forces françaises de garantir la sécurité de cette période de transition politique et militaire. Lors d’une visite au 126e régiment de Brive-la-Gaillarde, engagé au Mali, le président de la République a déclaré : « L’opération ne sera vraiment terminée qu’une fois ces élections accomplies et quand le Mali pourra faire sa transition politique ».
Anne-Laure Chanteloup
Pour en savoir plus :
La France s'engage dans le conflit au Mali (par Caroline Moisson, AllGov France)
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Nations Unies)
Mali : la France ralentit le retrait de ses soldats (par David Baché, Le Figaro)
La France prolonge son opération militaire au Mali (par Violaine Badie, AllGov France)
Les 10 impératifs présentés par les sénateurs pour "gagner la paix" au Mali (Sénat)
Biographie de Jean-Yves le Drian (AllGov France)
François Hollande à Tulle : "L'opération au Mali ne sera terminée qu'une fois les élections accomplies" (par Anissa El Jabri, RFI)