Les restrictions qui pèsent sur le budget européen menacent le programme Erasmus, estime Jacques Attali. C’est également ce qu’avait annoncé Alain Lamassoure, le président de la Commission des budgets du Parlement européen. "Le fonds social européen est en cessation de paiement depuis le début du mois (d’octobre) et ne peut plus effectuer de remboursements aux Etats, déclarait-il avant de prévenir, « la semaine prochaine, ce sera le tour d'Erasmus, le programme pour les étudiants, et à la fin du mois, le programme pour la recherche et l'innovation n'aura plus d'argent."
C’est que les pays rechignent à financer le budget proposé par la Commission d’un montant de 138 milliards d’euros, soit 9 milliards de plus qu’en 2012. La France, l’Allemagne, ou encore le Royaume-Uni estiment que l’austérité doit aussi être européenne. Certains veulent limiter la hausse de son budget aux variations de l’inflation, tandis que d’autres souhaitent une réduction pure et simple de celui-ci. Il manque donc de l’argent dans les caisses. Jacques Attali estime que « si ce déficit n’est pas comblé, 15% des étudiants pourraient perdre leurs bourses, et des échanges seraient annulés à partir de la rentrée 2103. »
Mais le programme Erasmus, composante marginale du budget avec ses 460 millions d’euros pour 2010 2011, ne devrait pas être menacé. "Comme chaque année, les montants de subventions correspondant à tous les programmes d'éducation et de formation tout au long de la vie ont été versés par la Commission européenne, et les étudiants toucheront en 2012 les bourses qui leur ont été octroyées", vient tempérer Antoine Godbert, directeur de l'Agence Europe Education Formation France.
Mathilde Leleu