L’engagement de la France au Mali recueille un large soutien de la part des politiques français et de la communauté internationale, cependant l’opposition commence à émettre quelques inquiétudes quant à « l’isolement » de la France dans l’opération Serval. Le 16 janvier, lors du débat sans vote sur l’intervention française au Mali, Jean-François Copé a réaffirmé le soutien de l’UMP à cette opération mais a également déclaré : « Nous sommes extrêmement préoccupés que la France soit isolée ». Il a notamment été rejoint par François Bayrou qui, sur le plateau de BFMTV, a déploré l’absence d’une « Europe de la volonté, notamment en matière de défense ou de protection du territoire européen », tout en saluant la « détermination » et la « rapidité » de réaction de François Hollande.
En réponse, le président a, lors de ses vœux aux parlementaires, assené : « la France n’est pas seule, elle est d'abord là parce qu'elle était la première présente dans la région. » « Elle n'est pas seule puisqu'elle a le concours des Africains qui seront les seuls à déterminer l'ampleur de l'opération. Elle n'est pas seule, puisqu'elle a le concours aussi des Européens sur le plan matériel ». Mais malgré les protestations de François Hollande et de Laurent Fabius, la voix de Jean-Louis Borloo est venue s’ajouter, ce jeudi 17 janvier sur i>TÉLÉ, à celles qui reprochent aux États européens de laisser les Français seuls sur le théâtre d’opération malien. Le président de l’UDI en appelle à « la conscience européenne » et réclame la tenue d’un sommet européen car ça ne « peut pas être une affaire strictement de discussions militaires avec des moyens techniques ou des avions de ravitaillement. Il faut un soutien politique et il faut un soutien militaire ».
Anne-Laure Chanteloup