Le 11 janvier, la France s’est engagée dans le conflit au Mali et François Hollande l’a souligné lors de ses vœux à la presse ce mercredi 16 janvier, « cette intervention s’est inscrite dans la légalité internationale ». La France s’appuie sur l’article 51 de la charte des Nations Unies relatif à la légitime défense et la demande formelle du président malien suffit à légitimer juridiquement l’opération Serval. Le 14 janvier, à l’initiative de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour un point d’information sur le Mali et Paris a précisé les modalités de son action. Elle compte déployer progressivement 2 500 soldats et son triple objectif, énoncé par François Hollande lors de son voyage à Abou Dhabi, consiste en l’arrêt de l’agression terroriste, la sécurisation de Bamako et la préservation de l’intégrité territoriale du Mali. Selon le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, Gérard Araud, « la France bénéficie de la compréhension et du soutien de tous ses partenaires » ainsi que de celui de Ban Ki-moon, cette action est en cohérence avec les résolutions 2056, 2071 et 2085 de l’ONU et la priorité reste la mise en œuvre de cette dernière résolution, avec le déploiement de la force africaine.
Si Paris insiste sur le cadre de la légalité internationale, les allégations sur des exactions de l’armée malienne se multiplient. Et ce mercredi 16 janvier, le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot, a souhaité rassurer les ONG spécialisées dans les droits de l’Homme, telle que la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) qui enquête sur les exactions et s’inquiète notamment que l’armée malienne n’ait pas encore suivi, comme le prévoit la résolution 2085 de l’ONU, de formation en droit international humanitaire. Tout en rappelant « la responsabilité première des autorités maliennes qui ont un devoir d’exemplarité en matière de protection des populations civiles », Philippe Lalliot a déclaré que la France « fera tout pour que les atteintes aux droits de l’Homme cessent dans l’ensemble du Mali et qu’aucun acte de représailles n’ait lieu ». Il a également rappelé la mise en place d’un mécanisme de suivi en la matière, prévue par la résolution 2085, ainsi que le soutien de la France à la saisine de la Cour pénale internationale par le Mali pour une enquête sur les crimes de guerre. En outre, des rencontres avec les ONG sont prévues au Quai d’Orsay et à l’ambassade de France à Bamako le 17 janvier.
Anne-Laure Chanteloup