Les 21 et 22 février, les ministres de la Défense des pays membres de l’OTAN se sont retrouvés à Bruxelles afin d’étudier les nouveaux défis de l’Alliance et de définir ses orientations, notamment en ce qui concerne la mission en Afghanistan, les capacités de défense, l’interopérabilité des forces et la relation avec l’Ukraine.
Afghanistan : en 2015, nouvelle mission de formation, de conseil et d’assistance
Les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont accueilli le nouveau commandant de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS), le général Joseph Dunford, le ministre de la Défense afghan, Bismullah Mohammadi, des représentants de l’Union européenne et des Nations Unies ainsi que les représentants des 22 pays non-membres de l’Alliance mais partenaires de la FIAS afin d’évaluer les progrès accomplis depuis le début du processus de transfert de responsabilité en Afghanistan, qui doit aboutir fin 2014.
À partir de 2015, l’OTAN devrait diriger, en coopération avec certains partenaires tel que l’Ukraine, une nouvelle mission de formation, de conseil et d’assistance des forces afghanes. Si les modalités de celle-ci restent à préciser dans les prochains mois, le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé qu’elle serait « axée sur la formation au niveau national et institutionnel ». Envisageant « une approche régionale plus restreinte que la mission actuelle », il précise « les Afghans peuvent être assurés que notre soutien continuera bien au-delà de la fin de la transition en 2014 ». Bien que le secrétaire à la défense américain, Leon Panetta ait précisé qu’ « aucune décision » n’avait été arrêtée, plusieurs responsables, dont le porte-parole du Pentagone, ont évoqué la possibilité de déployer entre 8.000 et 12.000 hommes dans le cadre de cette mission.
La force de réaction de l’OTAN au cœur de l’initiative d’interconnexion des forces
Lancée au sommet de Chicago en mai 2012, « l’Initiative Connected Forces », ou « initiative d’interconnexion des forces », était au cœur du débat. Il s’agit du développement de l’utilisation de la technologie, de la formation et de l’entraînement des forces de l’OTAN permettant un renforcement des compétences en matière de coopération et d’interopérabilité. En effet, les ministres ont approuvé des « objectifs visant des entraînements et des exercices plus ambitieux ». Ils se traduiront notamment par l’organisation d’un exercice de grande ampleur en 2015, la mise en place d’un programme global d’entraînement et d’exercice pour la période 2015-2020. La Force de réaction de l’OTAN sera au centre de cette initiative et sera « une école de la coopération ainsi qu’un outil de réaction rapide ».
La coopération OTAN-Ukraine renforcée
Une session de la commission OTAN-Ukraine a également été organisée afin de renforcer la coopération avec ce partenaire qui contribue notamment aux missions au Kosovo et en Afghanistan. Cette coopération, qui a débuté avec la signature de la charte de 1997, s’était amplifiée en 2005 avec la volonté d’adhésion à l’Alliance du pays mais avait été freinée après l’accession au pouvoir de Viktor Ianoukovitch qui a renoncé à solliciter cette adhésion. À Bruxelles, le nouveau ministre de la Défense ukrainien, Pavlo Lebedev et le secrétaire général de l’OTAN ont signé un échange de lettres confirmant l’intention de l’Ukraine de mettre à disposition de l’Alliance une frégate et un hélicoptère pour l’opération Ocean Shield, dédiée à la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. Les ministres se sont dit « déterminés à soutenir les réformes de l’Ukraine » et ont précisé les priorités de la coopération entre les deux partenaires pour cinq ans, notamment dans le domaine des exercices et des entraînements.
Anne-Laure Chanteloup