Lors du point presse du 30 juillet, le ministre des Affaires étrangères est revenu sur la « situation humanitaire tragique » en Syrie et a exposé les priorités d’action de la France : « Action humanitaire puissante, recherche d’une solution politique et aide à la coalition nationale modérée ».
Le conflit syrien : 100.000 morts et des millions de déracinés
Il a rappelé que le conflit a fait plus de 100 000 morts mais également que des millions de gens sont déracinés », que des millions de gens sont déplacés en Syrie ou réfugiés en Jordanie, au Liban et « dans l’ensemble des pays voisins ». Selon Laurent Fabius, « c’est la plus grave situation humanitaire qu’on connaît depuis ce que l’on a connu au Rwanda ». C’est pourquoi, la première priorité de la France est de mener « une action humanitaire puissante, plus forte que celle qui a eu lieu jusqu’ici. » Très engagée dans ce domaine, notamment avec la livraison de médicaments, la France, non seulement « donne l’exemple, mais intervient au plan international pour augmenter cet appui humanitaire. »
Objectif politique : Genève II
La seconde priorité évoquée par le ministre des Affaires étrangères est la recherche d’une solution politique car « ce n’est pas par des combats réciproques que l’on peut trouver une situation satisfaisante ». Il a déclaré que la France travaillait, aux côtés des Etats-Unis et des Russes, à la tenue de la conférence Genève II, « dont l’objectif sera de créer un gouvernement de transition qui se saisisse des pouvoirs exécutifs du gouvernement actuel. » Il a précisé « c’est très compliqué, bien sûr, mais nous voulons faire le maximum pour que se réunisse cette conférence de Genève II ».
Un soutien à la coalition nationale mais pas de livraison d’armes
Insistant sur les 100.000 morts de ce conflit, Laurent Fabius a estimé que, « si on ne veut pas que Bachar Al-Assad l’emporte et si on ne veut pas non plus que ce soit les terroristes extrémistes de l’autre côté, il faut soutenir la coalition modérée que nous soutenons ». Un soutien qu’a d’ailleurs réaffirmé François Hollande au président de la coalition nationale syrienne, Ahmad Al-Assi Al-Jarba, lorsqu’il a été reçu à l’Élysée le 24 juillet, en tant que « seule représentation légitime du peuple syrien ». Selon le ministre des Affaires étrangères, « il faut qu’elle puisse s’étoffer et être renforcée. »
Mais ce soutien à la coalition ne se traduira pas, pour le moment, par une livraison d’armes. Une position française qui « semble raisonnable » à Laurent Fabius. S’il a rappelé que l’embargo européen avait bien été levé – levée pour laquelle la France avait plaidé - il a précisé qu’ « autant nous pouvons, nous devons aider la coalition nationale, autant il n’est pas possible de livrer des armements qui ensuite pourraient se retourner contre nous ».
Anne-Laure Chanteloup
Pour en savoir plus :
Point presse du 30 juillet 2013 (Laurent Fabius, ministère des Affaires étrangères)
Les "Amis de la Syrie" vont, chacun à leur manière, apporter une aide à l'opposition (par Anne-Laure Chanteloup, AllGov France)
François Hollande exhorte la communauté internationale à agir en Syrie à cause du gaz sarin (par Véronique Pierron, AllGov France)
Entretien avec M. Ahmad Al-Assi Al-Jarba, président de la coalition nationale syrienne (présidence de la République)
Syrie : Paris et Londres veulent armer les rebelles (par Violaine Badie, AllGov France)
Biographie Laurent Fabius (AllGov France)