« Toutes les mesures avaient été prises au préalable pour sécuriser l'opération. Les données fournies sur la localisation de l'otage avaient été vérifiés. L'intervention se préparait depuis longtemps », explique un spécialiste des renseignements. Pourtant, dans la nuit de vendredi 11 à samedi 12 janvier le raid envoyé pour libérer l'otage français a échoué dans sa mission.
« La décision d'intervenir avait été prise il y a environ un mois. Toutes les conditions étaient réunies. Ce type d'opération est toujours extrêmement risquée et difficile à la fois pour les hommes du commandos que pour la vie de l'otage », ajoute ce spécialiste, ancien policier, qui travaille pour l'un des services de renseignement français. Cinq hélicoptères transportant une cinquantaine d'hommes du commandos du service action SA de la DGSE se sont posés à Bulo Marer, au sud de la capitale Mogadiscio, à trois kilomètres du lieu où se trouvait l'otage. Probablement prévenus par le bruit des hélicoptères, les habitants de la ville ont alerté les islamistes. « La résistance a été plus forte que prévu », a reconnu le ministre de la Défense française Jean-Yves Le Drian. « Les combats ont duré quarante cinq minutes ».
Au cours du raid manqué, un soldat a perdu la vie. Un second blessé pendant l'intervention et identifié par les islamistes comme étant le membre du commando de la DGSE a succombé à ses blessures. Les photos de son cadavre ont été postés sur le compte twitter des islamistes shebab.
Le sort de Denis Allex est pour l'instant toujours incertain. Le ministre de la Défense pense qu'il est mort au court de l'intervention, alors que les islamistes affirment qu'il est toujours vivant. Agent de la DGSE, Denis Allex -sans doute un pseudonyme- était détenu par les shebab depuis le 14 janvier 2009.
Vanessa Gondouin-Haustein