Un « nouvel âge » pour la relation franco-algérienne

jeudi 20 décembre 2012

Le président français est arrivé ce mercredi en Algérie pour une visite d’État de deux jours. François Hollande compte sur ses atouts - il connaît bien ce pays dans lequel il s’est rendu à plusieurs reprises, notamment lors de son stage de l’ENA à l’ambassade d’Alger, et a reconnu le massacre du 17 octobre 1961 – pour que la relation franco-algérienne « entre dans un nouvel âge ». Pour « tourner la page » il ne s’agira pas de faire acte de repentance, lors de son discours de jeudi devant les parlementaires algériens, mais de poser un « regard lucide sur le passé », de « dire ce qu’est la vérité, ce qu’est l’Histoire » 50 ans après l’indépendance du pays et de « préparer l’avenir ». Quant à l’affaire de l’assassinat des moines de Tibéhirine, « le président Abdelaziz Bouteflika a donné toutes les instructions, autant qu’il est possible, à la justice pour aller jusqu’au bout de l’enquête » a déclaré François Hollande sans donner plus de détails, lors d’une conférence de presse.

 

Pour ce voyage qu’il qualifie de « nécessaire » et qui doit déboucher non pas sur un traité d’amitié mais sur une déclaration d’amitié et de coopération, le président est accompagné d’une délégation de quelque 200 personnes, dont 9 ministres, une quarantaine d’hommes d’affaires, des responsables politiques, des acteurs de la culture et des journalistes. Les deux États doivent conclurent plusieurs accords dans différents domaines. Ils doivent sceller « un partenariat stratégique d’égal à égal », un « partenariat exceptionnel » qu’appelle de ses vœux François Hollande et qui sera précisé par un accord cadre, un « programme de travail sur cinq ans dans les domaines économiques, financiers, culturels, agricoles et même de défense ». Il a notamment évoqué le « bon projet » pour les deux pays que représente l’ouverture à Oran d’une usine de montage Renault.

 

Le président a également insisté, lors de la conférence de presse, sur les points de convergence entre la France et l’Algérie sur des questions internationales et notamment sur le Mali. Mais si les deux États sont d’accord sur la nécessité d’ « un dialogue avec ceux qui se séparent, et mieux, qui luttent contre le terrorisme », l’Algérie, inquiète pour sa frontière, reste réticente à une intervention militaire par les Africains, que soutient la France dans le cadre des Nations unies.

Anne-Laure Chanteloup

 

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