Pour sa première visite officielle dans un pays arabe, Laurent Fabius avait choisi l’Algérie. Tout un symbole au vu du douloureux passé qui unit les deux pays. « Cette première visite d'un ministre des Affaires étrangères dans un pays arabe intervient à un double moment : 50 ans après l'indépendance de l'Algérie et après l'élection de François Hollande », a déclaré le chef de la diplomatie française. Avant cette visite, le chef d’État français et le président algérien Abdelaziz Bouteflika se sont envoyé des messages. Comme les prémisses d’un nouveau chapitre qui s’ouvre dans l’histoire commune des deux nations.
Alors au-delà de préparer la venue du président de la République en Algérie prévue pour la fin de l’année, la visite de Laurent Fabius avait pour but de « donner un nouvel élan » aux relations entre les deux pays, basé sur « l’objectivité, l’amitié et la proximité », comme il l’avait expliqué à son arrivée dimanche à Alger. Certes la visite aura été expresse. À peine vingt-quatre heures. Mais suffisant semble-t-il pour atteindre « pleinement » cet objectif, selon le ministre des Affaires étrangères. « J'ai senti un nouvel état d'esprit dans nos relations et que nous allions pouvoir faire beaucoup de choses en commun », a déclaré Laurent Fabius au sortir d’un déjeuner et « d’une longue conversation » lundi avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Au cœur des discussions aussi : la crise politique au Mali. Au cours d’un entretien dimanche avec son homologue algérien, Laurent Fabius a plaidé, sans surprise, pour une intervention militaire dans le nord du pays. Mais si cette option n’est pas exclue, elle n’est pour le moment pas privilégiée, a souligné Mourad Medelci, préférant le « dialogue politique » et rappelant que « la solution du Mali est entre les mains des Maliens ».
Caroline Moisson