On connaissait Claude Sérillon, présentateur du 20 Heures. On connaissait Claude Sérillon, chroniqueur sur le canapé rouge de Michel Drucker. Place désormais à Claude Sérillon, conseiller de François Hollande. Le journaliste à l'Élysée ? La rumeur courait depuis plusieurs semaines. Son arrivée « était prévue depuis longtemps », comme l’a confirmé un proche du chef de l'État. Alors lorsque sa nomination a été officialisée jeudi 3 janvier, elle n'a étonné personne. Claude Sérillon vient donc renforcer l’équipe de communication du président.
Avec une mission : s'occuper de l'image et de la communication de François Hollande, au plus bas dans les sondages 8 mois après son arrivée à l’Élysée, afin de lui permettre de regagner la confiance des Français. Et mettre un terme aux erreurs de communication en série du pouvoir. François Hollande et Claude Sérillon se connaissent bien. Ce rôle de conseiller, l’ancien journaliste l’a déjà exercé dans l’ombre, à titre amical. Notamment durant la campagne présidentielle. Ou encore lors de la préparation des premiers vœux présidentiels du chef de l’État.
Claude Sérillon est bien connu des Français. Pour son expérience d’abord. Et sa « grande gueule » surtout, qui lui aura valu trois licenciements au cours de sa carrière. En 1979, alors sur Antenne 2, il évoque, dans sa revue de presse, la délicate affaire des diamants de Bokassa, mettant en cause le président de l’époque Valéry Giscard d'Estaing. En 1986, de retour sur cette même chaîne pour présenter le journal de 20 heures après un court passage par TF1, il sera débarqué une nouvelle fois en 1987, pour ses questions jugées trop directes au préfet de police de Paris après la mort de l’étudiant Malik Oussekine, lors d’une manifestation. En 1998, il reprend les rênes du JT, toujours sur Antenne 2, où une fois de plus il sera remercié en 2001. À l’origine de son licenciement cette fois, une interview de Lionel Jospin qui n’avait pas plu au pouvoir en place.
Caroline Moisson