Éric Chevallier est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris en 1987. Deux ans plus tard, il obtient son doctorat de médecine de l’université Paris-V. En parallèle de ses études, il exerce en tant que médecin dans le milieu carcéral pendant une année.
En mai 1989, alors âgé de 29 ans, il devient responsable de programmes au Centre international de l’enfance et sera un des premiers à développer un programme de lutte contre le sida de la mère et de l’enfant dans les pays en voie de développement. Il collabore également pour l’Organisation Mondiale de la Santé, l’UNICEF, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Banque mondiale en tant que consultant.
En mars 1995, il fait partie de l’équipe qui créé ONUSIDA, un programme conjoint des Nations Unies sur le Sida.
En décembre 1996, il est le délégué général de l’ONG Aide Médicale Internationale qui agit notamment en Thaïlande, en Afghanistan ou au Yémen. C’est lui qui obtient le maintien du programme humanitaire en faveur de la mère et de l’enfant dans la capitale afghane alors que les talibans sont au pouvoir.
En octobre 1997, il est nommé conseiller technique auprès du secrétaire d’État à la Santé, Bernard Kouchner. Ce dernier, nommé quelques mois auparavant, lui demande, au sein de son équipe, de se pencher sur les questions internationales de santé ainsi que sur le dossier de l’exclusion sociale.
Le 15 juillet 1999, Éric Chevallier devient le conseiller spécial de Bernard Kouchner, nommé représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la mission au Kosovo d’une durée de 18 mois. Devenu un proche de Bernard Kouchner au fil des années, il rentre en France en février 2001 et continue son parcours en tant que conseiller spécial auprès de Bernard Kouchner, promu ministre délégué à la Santé. Après les attentats du 11 septembre, il travaille assidûment à la mise en place du plan français de lutte contre le bio terrorisme et participe à la création du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Depuis 2002, il est maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris et en mai de la même année, il est nommé sous-directeur chargé du suivi des crises et conflits internationaux au secrétariat général de la défense nationale (SGDN) puis en janvier 2005 délégué interministériel adjoint et coordinateur français au Quai d’Orsay pour l’aide de la France envers les pays touchés par le tsunami du 26 décembre 2004 dans l’océan indien.
Éric Chevallier est nommé en 2006, directeur des missions internationales de Médecins du monde et en mai 2007, conseiller spécial crises et conflits du Ministre des Affaires Étrangères et Européennes, Bernard Kouchner. Puis il s’oriente davantage vers la politique internationale et obtient le poste de Directeur de la Communication et de l’Information, et Porte-parole du Ministère des Affaires étrangères et Européennes en juillet 2008.
Sa proximité avec Bernard Kouchner lui vaut une ascension fulgurante. Un an après sa nomination comme conseiller spécial, il est intégré, sans concours et avec une ancienneté de service public relativement courte (8 années de service public) au plus haut grade du ministère des Affaires étrangères et européennes, celui de ministre plénipotentiaire.
Le 27 mai 2009, il est nommé ambassadeur de France en Syrie. Mais dès novembre 2011, alors que la guerre civile syrienne éclate, Éric Chevallier est rappelé à Paris. Certains lui reprochent des positions trop pro Bachar Al-Assad. L’ambassade de France à Damas est fermée le 6 mars 2012. Il faut évacuer de toute urgence. Éric Chevallier quitte le pays à reculons pour s’occuper du dossier syrien au Ministère des Affaires Étrangères en tant qu’ambassadeur de France pour la Syrie. Il garde un contact permanent avec les membres de l’opposition syrienne : « Nous sommes en lien avec des dizaines de personnes à travers le pays : des chefs de l’opposition, des chefs militaires, des notables, ici un médecin, là un ancien chauffeur de car. »
Le 8 avril 2012, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur par Bernard Kouchner. En juillet, il rassemble à Paris les participants de la 3e réunion internationale des Amis du peuple syrien pour renforcer la crédibilité de l’opposition syrienne.
Le 29 avril 2014, le journal Le Figaro annonce la nomination prochaine d’Éric Chevallier au poste d’ambassadeur de France au Qatar, un pays qui oeuvre lui aussi à la chute du président syrien Bachar Al-Assad. Cette nomination a été rendue officielle par un décret du 1er juillet.
Éric Chevallier remplace donc Jean-Christophe Peaucelle comme représentant de la France au Qatar.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Eric Chevallier, ambassadeur de guerre (par Alexandre Duyck, Le Journal du Dimanche)