Comme nombre d’ambassadeurs, Jean-Maurice Ripert suit un parcours scolaire à la fois typique et exigeant. Etudiant à Sciences Po Paris, il obtient son diplôme en 1973 avant d’intégrer l’Ecole Nationale d’Administration et de sortir diplômé de la promotion Voltaire en 1980, au même titre que le Président de la République François Hollande. C’est un proche de ce dernier. Ils ont suivi le même parcours jusqu’à leur sortie de l’ENA. Il dira d’ailleurs de François Hollande : « On a fait ensemble la campagne des législatives de 1973 et de la présidentielle de 1974. On allait ensemble à tous les meetings. »
Tout juste son diplôme de l’ENA en poche, Jean-Maurice Ripert obtient son premier poste au sein du secrétariat des Affaires étrangères, d’abord à la direction des Affaires juridiques, puis à la direction des Affaires économiques et financières.
En avril 1983, il devient conseiller technique au cabinet du ministre délégué chargé de la coopération et du développement, Christian Nucci.
Entre février et décembre 1984, il est de nouveau conseiller technique mais auprès du cabinet du ministre des Affaires européennes, Roland Dumas avant de suivre ce dernier, nommé ministre des relations extérieures, en qualité de conseiller technique jusqu’en mars 1986.
Il est alors nommé à Washington, en tant que premier secrétaire (1986-1987), puis deuxième conseiller à l’Ambassade de France (1987-1988).
Fort de son expérience américaine, Jean-Maurice Ripert, qui parle l’anglais et l’allemand, se présente auprès du Premier ministre Michel Rocard en tant que chargé de mission dans son cabinet puis, en 1990, comme conseiller technique. En 1991, il est promu conseiller diplomatique du Premier ministre.
Après trois années passées au service de Michel Rocard, il est directeur de cabinet du secrétaire d’Etat chargé de l’Action humanitaire, Bernard Kouchner, jusqu’en 1992.
De 1992 à 1993, il est conseiller auprès du ministre de la Santé et de l’action humanitaire puis directeur de cabinet pour l’action humanitaire.
C’est alors qu’il est appelé pour une deuxième mission à l’étranger, toujours aux Etats-Unis, mais cette fois à Los Angeles, comme consul général de France. Le 14 mai 1994, il est fait Chevalier de l’Ordre national du Mérite.
En 1996, Jean-Maurice Ripert rentre en France pour intégrer le poste de directeur adjoint des Nations Unies et organisations internationales auprès du ministère des Affaires étrangères à Paris. En 1997, il est promu conseiller diplomatique du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.
Les années 2000 lui offrent son premier poste en tant que représentant de la France à l’étranger. En juillet, il est nommé Ambassadeur de France à Athènes jusqu’en septembre 2003, date à laquelle il prend la direction des Nations Unies et organisations internationales au ministère des Affaires étrangères.
C’est à cette époque qu’il est fait Chevalier de la Légion d’honneur, le 31 décembre 2003.
Le 1er décembre 2005, il est nommé ambassadeur de France, Représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies à Genève.
Entre août 2007 et août 2009, il garde son poste d’ambassadeur de France, Représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies, mais cette fois au sein même du siège des Nations Unies à New York, l’un des postes les plus convoités de la diplomatie française. Il le doit à son ami proche, Bernard Kouchner, devenu ministre des Affaires étrangères, qui propose sa candidature au Président Nicolas Sarkozy qui ne s’y oppose pas. Son père Jean Ripert, avait lui même occupé le poste de Directeur Général du Développement et de la Coopération Economique Internationale durant dix années à l’ONU.
Reconnu comme un diplomate modeste et plein d’énergie, Jean-Maurice Ripert croit au rôle fondamental de l’ONU dans l’amélioration des relations internationales et à la place importante des pays émergents comme le Brésil ou l’Inde, mais admet que les réformes nécessaires prendront du temps.
En août 2009 il est nommé Envoyé spécial du secrétaire général adjoint des Nations Unies pour l’aide au Pakistan jusqu’en décembre 2010. Il sera chargé de mobiliser les ressources pour les ONG Pakistanaises, négocier avec le gouvernement pakistanais sur les lois humanitaires et organiser des rencontres internationales au Pakistan.
En 2011, il travaille à la direction générale de l’administration au ministère des Affaires étrangères avant d’être nommé en août ambassadeur, chef de la délégation de l’Union Européenne à Ankara en Turquie au sein du service européen d’action extérieure.
François Hollande voit en lui un fin connaisseur de la Turquie et un partisan de l’adhésion du pays à l’Union Européenne. C’est d’ailleurs dans ce but que Jean-Maurice Ripert travaille aux cotés du Commissaire européen pour l’élargissement Stefan Füle afin de donner un nouvel élan au processus de négociations dans l’impasse. Ensemble, ils lancent l’agenda positif afin d’explorer, via des groupes de travail, ce qui peut être négocié avec la Turquie sans réellement l’être, comme le fonctionnement de la justice et les droits de l’homme.
Finalement, Jean-Maurice Ripert va quitter son poste à Ankara plus tôt que prévu. Le 20 octobre 2013, il prend ses fonctions actuelles d’ambassadeur de France auprès de la Fédération de Russie. Contrairement au nouvel usage qui veut que ce soit le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius qui désigne les ambassadeurs, François Hollande a choisi lui même de nommer Jean-Maurice Ripert à ce poste, en remplacement de Jean de Gliniasty. Il souhaite que son ami et nouvel ambassadeur poursuive le rapprochement entre la France et la Russie.
Jean-Maurice Ripert est engagé auprès d’ONG comme Médecins sans frontière ou de fondations privées comme le festival international du film sur les droits humains à Genève.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
ENA : Le destin normal de la promotion Voltaire (Le Figaro)
Europe : le défi Poutine (Le Monde)