François Gouyette, né le 17 juin 1956, a suivi un parcours académique exemplaire. Diplômé de Sciences Po Paris, il s’inscrit aussi à l’Ecole supérieure d’interprètes et de traducteurs. Il se munit finalement d’un diplôme supérieur d’arabe littéral, d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de traduction en arabe et d’une maîtrise en droit public.
Le 24 août 2012, cet homme aux nombreux diplômes fait partie des premières nominations de représentants à l’étranger du Président François Hollande. Diplomate aguerri, il est nommé au poste d’ambassadeur de France en remplacement de son jeune et controversé prédécesseur, Boris Boillon. Dans la presse tunisienne, sa carrière et son expérience créent un consensus autour du diplomate.
C’est que François Gouyette est devenu au fil des ans, un spécialiste du monde arabe et musulman. Dès 1981 (à l’âge de 25 ans), il est nommé 3ème secrétaire d’ambassade à Tripoli en Libye où il reste 3 ans. Il est ensuite conseiller à Chypre avant de revenir un temps à Paris. Pendant 4 ans, M. Gouyette occupe des fonctions au sein de l’Administration centrale du Ministère des Affaires étrangères au sein de différentes sections : Direction des Affaires politiques (88) ; Direction Europe (88-89) ; Direction de la presse, de l’info et de la communication (93-96).
Mais cet adepte de l’Afrique du Nord repart vite et rejoint la Syrie d’abord, puis la Turquie en 1996. Après sa participation de 4 ans à l’hôtel de Beauvau (sous la houlette de Jean-Pierre Chevènement), il est nommé par Jacques Chirac Ambassadeur de France auprès des Emirats Arabes Unis, en 2001. Sa grande connaissance du bassin méditerranéen et les différents séjours qui lui firent connaître les pays de la zone ont fini par le faire considérer comme l’un des diplomates les mieux avertis sur la région. De fait, après son passage à Abou Dabi, il devient Ambassadeur en charge du processus euro-méditerranéen en août 2005.
Début 2008, il retrouve l’Ambassade de France en Libye, dont cette fois, il prend la tête. François Gouyette se retrouve alors au premier rang des secousses que connaît le pays, ondes de choc des révolutions tunisienne et égyptienne. Les combats entre opposant et pro Mouammar Kadhafi créent un climat de violence de plus en plus marqué. Le 26 février 2011, il est rapatrié en France. A son retour, certains observateurs lui reprochent d’avoir été le principal artisan de la politique de rapprochement de la France avec Kadhafi – qui eut pour point d’orgue la visite du dictateur libyen à Paris en décembre 2007.
Depuis août 2012, François Gouyette est donc aux commandes de l’Ambassade de France en Tunisie. Son parcours particulièrement riche, en a fait l’une des pointures du Quai d’Orsay et lui ont permis de recevoir plusieurs distinctions, parmi lesquelles la médaille de Chevalier de l’Ordre national du mérite (le 14 mai 2003) et celle de Chevalier de la Légion d’honneur (le 2 avril 2010).
Mathilde Leleu