Cette fois, c’est au tour de Kader Arif, le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants d’être embourbé dans des affaires au point de devoir démissionner. Il a été aussitôt remplacé par Jean-Marc Todeschini, sénateur PS de Moselle et ancien membre de cabinet du secrétariat d’État aux anciens combattants. C’est Jérôme Cahuzac qui avait ouvert le bal des ministres filous en mars 2013 avec la révélation de son compte en Suisse et un an plus tard, la ministre déléguée à la francophonie, Yamina Benguigui est soupçonnée d’avoir menti sur sa déclaration de patrimoine. En avril 2014, le conseiller politique du président, Aquilino Morelle démissionne pour une affaire de conflit d’intérêt et Thomas Thévenoud suivait le même chemin pour s’être soustrait au fisc. Et ce, sans parler des démissions pour désaccords politiques comme ce fut le cas pour Delphine Batho ou Arnaud Montebourg.
Favoritisme
Cette fois, Kader Arif est soupçonné de favoritisme dans l’attribution de marchés publics. Une enquête a été ouverte en septembre à Toulouse, terre d’élection du ministre, dont le but est de vérifier si deux sociétés d’organisation de spectacles dirigées par son frère et ses neveux, ont bénéficier de favoritisme pour remporter deux marchés pluriannuels d’un montant de plusieurs millions d’euros avec la région Midi-Pyrénées. Dans le cadre de cette enquête préliminaire, une perquisition a été menée le 6 novembre, dans un service du ministère de la défense. Mais vendredi, Kader Arif a déclaré dans un communiqué avoir démissionné « par respect pour la fonction ministérielle » et « par respect » pour les commémorations et le monde combattant dont il avait la charge. « Cette décision est aussi l’expression de ma loyauté totale au président de la République et au Premier ministre », a-t-il écrit.
Discrétion au PS
Pourtant… Pourtant, l’entretien entre le Président de la République et l’ex secrétaire d’Etat aux anciens combattants se serait selon une source « très mal passé ». Kader Arif aurait notamment reproché à François Hollande de protéger ses amis en s’appuyant sur l’exemple du secrétaire général de l’Elysée, Jean Pierre Jouyet, en position délicate suite à ses déclarations contradictoires concernant son déjeuner avec François Fillon. Un peu débordé, le Parti socialiste est resté très discret sur cette nouvelle affaire. Corinne Narassiguin, une des portes paroles du PS, a simplement souligné laconique lors d’une interview pour le Talk Orange Le Figaro : « C'est bien qu'il (M. Arif) puisse s'expliquer sans que cela vienne interférer avec le travail du gouvernement ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus:
Les affaires de...
Jérôme Cahuzac (L'Express)
Yamina Benguigui (Le Monde)
Aquilino Morelle (L'Express)
Thomas Thévenoud (L'Obs)
Delphine Batho (L'Express)