Serait-ce une main tendue vers l’union nationale en ces temps de crise ? Jean-Marc Ayrault a annoncé jeudi 28 juin qu’il envisageait de proposer à François Hollande de nommer Jean-Pierre Jouyet comme directeur général de la Caisse des dépôts (CDC). Or, l’actuel président de l’Autorité des marchés financiers est un ancien ministre – secrétaire d’Etat en charge des affaires européennes - de Nicolas Sarkozy. Fait duquel, il s’est défendu avec vigueur le vendredi 29 juin, lors de la conférence de presse de présentation du rapport annuel de l’AMF en rappelant : « J’ai servi deux présidents de la République qui n’avaient pas la même sensibilité » et en martelant qu’à l’AMF, il avait toujours agi avec « indépendance ». Défense qui n’avait rien d’innocent puisque Jean-Pierre Jouyet venait d’annoncer sa mise en retrait de l’AMF : « J’ai souhaité à compter du 2 juillet me mettre en retrait de mes fonctions de président du collège de l’AMF », pour « respecter la procédure de désignation à la CDC et assurer la continuité à la tête du gendarme boursier », a-t-il déclaré avant de prévenir de futurs détracteurs : « La mise en retrait n’est pas (...) l’équivalent d’un départ définitif ». Certes… mais en quelques heures, cette nomination prend des allures de certitude bien qu’un communiqué de presse de Matignon précise que « les commissions intéressées de l’Assemblée nationale et du Sénat se prononceront sur ce projet de nomination dans les conditions prévues par l’article 13 de la Constitution, après que la commission de déontologie aura rendu son avis ».
Véronique Pierron