Bien qu’il se revendique de gauche depuis toujours, Pierre-René Lemas n’a jamais adhéré au PS car « un haut fonctionnaire est là pour servir la République et pas pour être dans un parti politique ». « Je suis rigide sur le sens de l’Etat », prévient le nouveau secrétaire général de l’Elysée. Il connaît François Hollande depuis Sciences Po et l’ENA. Comme lui, il faisait partie de la fameuse promotion Voltaire (1978-1980), qui compte aussi dans ses rangs Ségolène Royal, Jean-Pierre Jouyet, Michel Sapin, Renaud Donnedieu de Vabres ou Dominique de Villepin. « Je fais partie du groupe des très vieux amis, on est toujours resté liés», confie-t-il. Pierre-René Lemas a fait toute sa carrière dans la haute administration. Il était depuis octobre 2011, directeur de cabinet du nouveau président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel à la demande de François Hollande après le basculement historique de la Haute assemblée à gauche. Après l’ENA, il débute sa carrière dans la « préfectorale » comme sous-préfet en Dordogne, puis dans le Val-de-Marne (1981). La grande passion de cet homme intègre reste la décentralisation, qu’il découvre en 1983 au sein du cabinet de Gaston Defferre (Intérieur) et dont il ne cessera plus de s’occuper, notamment en 1984 puis en 1989, avec Pierre Joxe alors ministre de l’Intérieur. Pour ses nouvelles fonctions, il prêche un retour « à une conception classique de la présidence avec une équipe qui aide le chef de l’Etat à prendre les décisions, dans la discrétion, sans parler à l’extérieur comme un Henri Guaino ».
Véronique Pierron