Voilà bien longtemps, qu’on n’avait plus aperçu la tignasse blanche de Lionel Jospin… Mais c’était sans compter François Hollande qui l’a tiré par la manche pour le hisser à nouveau, sur les devants de la scène publique. Le président a chargé l’ « ex » de présider la commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique dont la création a été annoncée le 14 juillet. Le chef de l’Etat qui avait qualifié lors de son interview télévisée Lionel Jospin d’ « homme incontestable pour son intégrité », est donc venu chercher celui qui lui avait fait confiance pour diriger le Parti socialiste quand la gauche plurielle était arrivée au pouvoir en 1997.
Il retrouve dans cette commission, son ancien directeur de cabinet, Olivier Schrameck, chargé de son coté, de plancher sur le non-cumul des mandats, le financement des campagnes, les modes de scrutin et la définition d'une « charte éthique », comme s'y était engagé le candidat socialiste. Lionel Jospin a d’ailleurs cru bon de repréciser que les travaux de sa commission prendront « en compte les engagements du président » durant la campagne avec cette petite estocade en direction de la droite. A savoir que les critiques « regarderont les résultats des réflexions de la commission, et c'est à ce moment-là que leur interrogation apparaîtra ou non comme valide », a-t-il prévenu.
D’autant plus que Roselyne Bachelot a été conviée par le président de la République à rejoindre cette commission mais l’ex-ministre a tenu à préciser pour éviter les amalgames : « Je reste fidèle à mes convictions, je suis une femme de droite et je crois que c'est de la confrontation que peut naître un consensus ».
Véronique Pierron