François Lamy a été nommé en mai 2012 au poste de ministre délégué chargé de la ville dans le gouvernement Ayrault I.
Né le 31 octobre 1959 à Brunoy (Essonne), François Lamy grandit dans un environnement cossu en région parisienne. Son père est ingénieur d’État de travaux publics. Il est par ailleurs le cousin de l'actrice française Alexandra Lamy.
Il débute sa scolarité au prestigieux collège Saint-Michel de Vanves (Haute-Seine) puis au lycée Buffon à Paris et enfin l'achève au lycée Saint-Sulpice au cœur de la capitale. Son baccalauréat en poche, il intègre une formation de professeur des écoles à l'Ecole Normale primaire d'Etioles dans l'Essonne qui deviendra son berceau politique.
Il entre dans la vie active comme animateur de centre de loisirs dans la « banlieue rouge» à Palaiseau (Essonne) puis instituteur dans l'école municipale jusqu'en 1985. Devenu une personnalité incontournable de la ville dirigée par les communistes, il est élu maire-adjoint par le conseil municipal dès 1983. Il n'adhère au Parti socialiste que deux ans plus tard.
Il fréquente alors les barons locaux du parti et ses compétences d'instituteur lui valent d'être nommé en 1988 chef de cabinet du secrétaire d'État à l'Enseignement Technique, Robert Chapuis. Après trois ans de bons et loyaux services, il est chargé de mission auprès du président de la Commission des lois à l'Assemblée nationale, puis à partir de 1992, il devient conseiller technique à la cellule Porte-parole du gouvernement et au cabinet du ministre du Budget.
Il n'abandonne pas pour autant ses terres électorales pendant la cohabitation et mène la campagne des premières élections régionales en 1992. Il est élu Conseiller régional d'Île-de-France malgré le faible score du PS. Battu aux élections cantonales suivantes en 1994, il se lance tout de même dans les élections municipales de Palaiseau en 1995. Avec un score décevant au premier tour, il rejoint la liste communiste qui perd la ville pour la première fois à la droite mais il siège comme conseiller municipal d'opposition.
Mais ses réseaux et sa popularité en ressortent intacts : il se présente aux législatives post-dissolution de juin 1997 et la « vague rose » le porte jusqu'à un siège de député. Il ne brigue pas un autre poste de Conseiller régional en mars 1998 pour se consacrer à son activité parlementaire.
A l'Assemblée nationale, il fait notamment partie de la Commission de la Défense nationale et des forces armées et est rapporteur au nom de la Commission de la Défense du Budget des Affaires Étrangères en continu depuis 1997.
C'est à cette époque qu'il se spécialise dans la politique extérieure à mener aux Balkans car il s'active dans les commissions d'enquête parlementaire sur le massacre de Srebrenica mais aussi sur le génocide au Rwanda. François Lamy préside d'ailleurs le Groupe d’amitié France / Bosnie-Herzégovine. Il a par ailleuts signé un rapport parlementaire sur la guerre du Kosovo.
Ses succès électoraux facilitent son entrée au bureau national du Parti socialiste où il exerce dès 2000 la fonction de Secrétaire national chargé des adhésions pendant cinq ans.
Lors des élections municipales de 2001, il mène la liste de la gauche et reprend la mairie à la droite dès le premier tour.
Soutien indéfectible de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 2002, il n'est pas affecté par la débâcle de la gauche et est réélu député en juin 2002.
Il profite des mesures de décentralisations et de la création de communautés de communes pour accéder à un autre mandat en 2003: Président de la Communauté d'agglomération du plateau de Saclay (CAPS) qui regroupe dix localités.
Député d'opposition, il évolue au sein du parti jusqu'à devenir en 2007 le spécialiste PS des problématique de Défense.
En octobre 2007, il enquête sur les conditions de la libération des infirmières bulgares détenue en Libye et il s'intéresse aux accords de coopération militaires signés avec le Colonel Khadafi. Et l'année suivante, il rédige avec le député UMP Pierre Lellouche un rapport de la mission parlementaire d’information et d’évaluation de l’opération militaire en Afghanistan.
En l'espace de deux ans, il réussit à conserver ses deux mandats électifs. Il est d'abord réélu député en juin 2007 puis il maintient la sous-préfecture de l'Essonne, sa ville de Palaiseau, dans son giron de maire lors des élections municipales de mars 2008.
Au sein du Parti socialiste, il préside le club de réflexion « Réformer » fondé par Martine Aubry dont il est proche. Lors du congrès national de Reims en 2008, il soutient la candidature de la maire de Lille au poste de Première secrétaire face à Ségolène Royal. Après la victoire de sa championne – qui fait encore polémique – il est nommé conseiller politique de la nouvelle dirigeante du parti.
Lorsque Martine Aubry se lance dans la bataille des primaires socialistes en juillet 2011, il devient son directeur de campagne. Après la désignation de François Hollande et la défaite de sa patronne, il intègre tout de même l'organigramme de campagne de l'équipe Hollande en tant que responsable des relations avec le parti.
Secrétaire de la Commission d’enquête relative aux modalités, au financement et à l’impact sur l’environnement du projet de rénovation du réseau express régional d’Île-de-France depuis décembre 2011, cet élu local n'a pas hésité à transgresser les lignes politiques en s'impliquant aux côtés de l'ancien secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale, Christian Blanc, pour débloquer le dossier du Plateau de Saclay auprès des élus socialistes réfractaires au projet.
Il a démissionné en mai 2012 de son mandat de maire de Palaiseau mais reste conseiller municipal comme la règle de non-cumul lui permet.
Il lui faudra cette diplomatie et ce sens de l’intérêt général afin de mener des réformes territoriales comme une nouvelle étape de la décentralisation et la mise en place des conseillers territoriaux à partir de 2014.
Il a mis d'ailleurs son poste de ministre en jeu en maintenant sa candidature aux législatives dans l'Essonne.
Damien Licata Caruso