Un homme engagé politiquement sur la question du logement
Il a grandi à Saint-Jean-de-la-Porte avec des parents séparés (son père est agriculteur, sa mère veilleuse de nuit), a passé son bac au lycée Vaugelas à Chambéry puis a été diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble et d’études approfondies (DEA) de relations internationales. C’est donc un amoureux de la Savoie et des montagnes (il est membre du comité directeur de l'Association Nationale des Élus de la Montagne).
Il débute sa carrière avec le député européen Jean-Pierre Cot en tant que collaborateur avant de devenir, de 1989 à 1995, directeur de cabinet de Louis Besson, à cette époque maire de Chambéry. Il tiendra un rôle important de 1997 à 2001, faisant ses classes au sein du cabinet ministériel de Louis Besson, devenu ministre du Logement sous le gouvernement Lionel Jospin. Thierry Repentin est son directeur de cabinet puis son conseiller technique au ministère à Paris. De là, il participera à l'élaboration de la loi Solidarité et renouvellement urbain laquelle impose un minimum de 20% de HLM dans chaque commune.
En juin 1995, élu au Conseil Municipal de Chambéry, il devient adjoint au maire chargé de
l'urbanisme et de la Politique de la Ville et dirige la rénovation du quartier des grands ensembles de la ville. En 2000, il devient Président de la Communauté d'Agglomération de Chambéry métropole et l’année d’après est reconduit à son poste d’adjoint au maire.
En 1998, il est élu conseiller général du Canton de Chambéry-Nord.
En 2000, il devient Président de la Communauté d’Agglomération de Chambéry métropole.
Le 26 septembre 2004, il est élu sénateur de la Savoie (PS) et renonce de ce fait à son poste d’adjoint au maire de Chambéry ainsi que de Président de Chambéry Métropole.
La justesse de ses interventions au Sénat à propos des questions sur le logement est remarquée. Il créera ainsi une taxe sur les logements vacants et s’opposera à la suppression de 20% de logements sociaux par la droite en réussissant à rallier à ses côtés des sénateurs centristes.
La lutte contre le logement cher est d’ailleurs une de ses priorités comme il l’indique sur son blog. Il publiera d’ailleurs un rapport parlementaire en 2005 sur le logement social en France: « Foncier-Logement : sortir de la crise ? »
Sa maturité et son expertise sur les questions de l’habitat font de lui le responsable des questions du logement durant la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007.
En 2008, il est élu du conseil municipal du village de Sonnaz et en décembre, il ravit le poste de président de l'Union sociale pour l'habitat (USH) (entité professionnelle qui fédère les 800 organismes HLM de France et les bailleurs sociaux) à Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre PS du logement. Sa position sur les logements sociaux est claire. Il déclare en avoir « assez du stéréotype qui fait rimer HLM avec ghettoïsation. » Son mandat à la tête de l’USH arrivant à terme, il devra donc quitter son poste sous peu.
En 2011, il pose sa candidature au poste de Président du Conseil général de la Savoie mais est battu par Hervé Gaymard au bénéfice de l'âge après trois tours de scrutin.
Spécialiste reconnu de la question du logement, il avait été, durant la campagne présidentielle de François Hollande, conseiller spécial du candidat sur les questions de logement et responsable du pôle « Habitat, politique de la ville. »
Défenseur de l’encadrement des loyers, du relèvement de 20 à 25 % des quotas de logements sociaux dans les villes qui comptent plus de 3 500 habitants, Thierry Repentin est aussi l’un des artisans du doublement du plafond du Livret A promis par François Hollande. A ce sujet, il expliquait que l’idée était de « placer son plafond à 30600 euros. Plus il y aura d’argent déposé, plus la Caisse des dépôts et consignation disposera de trésorerie et ces bénéfices seront rétrocédés aux organismes HLM avec des taux plus bas qu’aujourd’hui. »
Une fonction ministérielle éloignée de ses aspirations premières :
Son nom a longtemps circulé pour le poste de ministre du logement, poste auquel il pouvait légitimement prétendre. Mais il a finalement été attribué le 16 mai 2012 à l’écologiste Cécile Duflot.
La nouvelle mission qui lui est donc confiée est pour le moins inattendue. Dans le domaine de la Formation Professionnelle, il aura beaucoup à faire pour l’insertion professionnelle des jeunes, notamment ceux sans qualifications et issus des quartiers en difficulté.
Autre sujet brûlant : l’AFPA, acteur historique de la formation professionnelle, qui est confrontée à une crise financière et sociale. Thierry Repentin devra s’atteler à l’amélioration de l’accès à la formation des demandeurs d’emploi.
Thierry Repentin a hérité d’un dossier sulfureux avec la formation professionnelle. En effet, la Cour des comptes a rendu public un rapport provisoire alarmiste qui révèle une « insuffisance de moyens et des défauts d'organisation qui se sont aggravés au cours des dix dernières années ».
Fanny Dassié