Née le 15 août 1942 à Dax dans les Landes, Anne-Marie Escoffier, 69 ans, mariée et mère de deux enfants, laisse ainsi son siège de sénatrice de l'Aveyron obtenu suite au renouvellement sénatorial du 21 septembre 2008, à son suppléant, Stéphane Mazars, adjoint aux sports à la ville de Rodez.
Elle est la troisième ministre issue de la région Midi Pyrénées sous le gouvernement Ayrault II, ce qui n’a pas manqué de faire réagir Martin Malvy, président de la région Midi Pyrénées. « La nomination d’Anne-Marie Escoffier à la décentralisation est une excellente nouvelle. Je m’en réjouis. Elle connaît les territoires et le rôle des collectivités locales. Cela place sous de bons auspices le débat à venir sur la réforme annoncée par le Président de la République. »
De formation littéraire, Anne-Marie Escoffier intègre l’Ecole Nationale d’Administration.
En 1982, elle est détachée en qualité d'attaché principal de préfecture pour exercer les fonctions de directeur de préfecture.
Sa carrière au Ministère de l’Intérieur :
Une grande partie de sa carrière s’effectue au sein du ministère de l’Intérieur, qu’elle intègre en 1989, d’abord comme administrateur civil, avant de devenir sous-directeur de l'action sociale à la direction des personnels, de la formation et de l'action sociale en 1990.
Deux ans plus tard, elle rejoint le corps de l'inspection générale de l'administration en tant qu’inspecteur.
En 1993, elle occupe également les fonctions de rapporteur général de la commission d'études sur les relations financières entre l'État et les collectivités locales.
C’est en 1998 qu’Anne-Marie Escoffier devient membre de la commission consultative d’orientation chargée d’aider le ministère de l’Intérieur à résoudre le problème des étrangers en situation irrégulière.
Entre mai 1999 et juin 2002, elle est préfète de l'Aveyron puis préfète de l'Yonne jusqu’en 2008.
Le 16 mars 2008, elle est conseillère générale du Canton de Rignac auprès du Conseil général de l'Aveyron à Rodez et succède à Jean Puech. Elle entame ainsi sa carrière politique.
Ses nombreux engagements et responsabilités au Sénat :
Elle devient, le 1er octobre 2008, sénatrice de l’Aveyron. Passionnée par son métier, elle siège au Sénat au groupe RDSE (Rassemblement Démocratique et Social Européen) et est vice-présidente de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation, spécialité qu’elle récupère en tant que ministre déléguée.
Pendant son mandat de sénatrice, en mai 2011, elle est chargée par Claude Guéant, alors Ministre de l’Intérieur, d’effectuer une mission temporaire d’évaluation sur le rattachement de la gendarmerie au Ministère de l’Intérieur, et ce avec l’aide du député UMP Alain Moyne-Bressand.
Toujours en 2011, elle signe une proposition de loi visant à supprimer le conseiller territorial. Elle présidait également la mission d'information Sénat-Assemblée nationale sur les conséquences pour les entreprises, les collectivités et l'état de la suppression de la taxe professionnelle et de son remplacement par la contribution économique territoriale.
Une nomination surprise :
Le 21 juin 2012, elle apprend sa nomination à Belcastel où elle vit, par un de ses amis Jean-Michel Baylet, président du parti radical de gauche qui lui annonce par téléphone sa nomination au poste de Ministre déléguée à la décentralisation. Quinze minutes plus tard, le premier ministre Jean-Marc Ayrault en personne lui confirme sa nouvelle fonction au sein du gouvernement.
Elle a reçu le soutien de sa famille et notamment de ses petits enfants, fiers d’avoir une grand-mère ministre.
Invitée dès le lendemain à Paris pour son premier conseil des ministres, elle en parlera comme d’une réunion où « l'atmosphère était sérieuse mais cordiale.»
Elle s’est exprimée sur le site de La dépêche.fr sur sa nomination : « Aujourd'hui, c'est un travail différent qui commence, d'autres responsabilités qui me sont confiées. Je les accepte en restant dans cet esprit : servir.»
Elle ajoute que sa priorité sera la réforme des conseillers territoriaux, conseillers qu’elle souhaite supprimer. Cette réforme fait partie des 60 engagements présidentiels de François Hollande. Avec l’aide de Marylise Lebranchu, ministre de la fonction publique, de la décentralisation et de la réforme de l'État, elle cherchera à « définir la stratégie de décentralisation à mettre en place afin de répondre aussi vite et aussi bien que possible aux besoins des élus. »
Anne-Marie Escoffier est membre de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, une des plus anciennes sociétés de France, créée en 1836 sur l'initiative d'Hippolyte de Barrau. Son but est de promouvoir les lettres, les sciences et les arts de l’Aveyron, région pour laquelle elle et son mari ont eu un véritable coup de cœur.
Fanny Dassié