Changement d’homme à la tête de La Poste. Après 11 ans de pilotage de Jean-Paul Bailly, c’est finalement Philippe Wahl qui prendra la relève. Ancien directeur de la filiale du groupe la Banque postale et nommé le 1er août dernier administrateur du groupe, il a finalement obtenu les faveurs du Président de la République. Mardi, ce fut au tour de commission des Affaires économiques de l’Assemblée, puis du Sénat, d’appuyer cette candidature, validant les nouvelles fonctions de cet ancien énarque, aujourd’hui âgé de 57 ans.
Cette arrivée fait suite au départ prématuré de son successeur, annoncé en juillet dernier à la surprise générale. L’annonce de Jean-Paul Bailly, 66 ans, de son intention de ne pas poursuivre son activité jusqu’octobre 2014 avait alors fait grand bruit, certains observateurs soulignant que c’est la même personne qui, deux ans plus tôt, avait œuvré à ce que l’âge autorisé pour présider le groupe passe de 65 à 68 ans. Sous le feu des critiques, notamment depuis la vague de suicides en 2012 et 2013, et attaqué par certains sur son usure du pouvoir, cet ancien polytechnicien nommé pour la première fois en 2002 par Jacques Chirac, s’était maintenu à la présidence de La Poste pendant 11 ans. Et c’est juste avant l’élaboration d’un plan stratégique du groupe pour la période 2013-2018, qu’il a finalement rendu les armes, mû, affirmait-il, par le « souci de voir mise en œuvre une transition rapide et exemplaire ».
C’est donc à Philippe Wahl, un ami intime de Michel Sapin et un proche de François Hollande, qu’incombera la lourde tâche d’orchestrer le virage tant attendu pour le groupe. Dans un contexte difficile qui voit la chute du service courrier et notamment la montée en puissance du numérique, La Poste entend elle aussi réorienter son activité. Dans les prochaines années, le groupe devrait se concentrer sur ses activités d’envois de colis et de service bancaire, avec l’ambition de devenir "le leader de la distribution de services à domicile". Ancien banquier, Philippe Wahl n’a pas manqué de prévenir que devenu president, il ferait des coupes franches dans les effectifs du groupe. “Dans la maison mère, nos 220.000 postiers pèsent 72% du chiffre d’affaires ! D’où le fait que quand le chiffre d’affaires baisse, on commence par ajuster les effectifs…” a t-il récemment affirmé.
Mathilde Leleu
Pour en savoir plus :
Le patron de La Poste, Jean-Paul Bailly, confirme son départ (LesEchos.fr)
Philippe Wahl, nouveau patron de La Poste (LeMonde.fr)
Le banquier Philippe Wahl promet du sang et des larmes à La Poste (Challenges.fr)