Né le 3 janvier 1953 à Paris, Jean-Marie Le Guen a fait ses études aux prestigieux lycées Michelet puis Louis-le-Grand à Paris en mathématiques supérieures. Homme de sciences, il s’inscrit à la faculté de médecine puis de sciences économiques de Paris I. Il sortira titulaire d'un doctorat de médecine et diplômé d'études supérieures spécialisées d'économie de la santé.
En 1977, il s’engage politiquement, devenant Premier secrétaire du Mouvement de la Jeunesse Socialiste. En 1980, il est à l’origine de la création de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), puis c’est lui qui gère la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF) en qualité de vice-président entre 1980 et 1982. Toujours en 1982 et ce pendant 15 ans, il occupe les fonctions d’administrateur puis de salarié de la Mutuelle étudiante. En parallèle, entre 1983 et 1988, il est également Rapporteur général du laboratoire d’innovation sociale de la Fédération nationale de la mutualité française. Ses études de médecine lui valent de devenir conseiller médical de la direction de la Mutuelle étudiante entre 1993 et 1997.
En 1983, alors figure montante du parti socialiste, Jean-Marie Le Guen obtient son premier mandat électif devenant Conseiller du 13e arrondissement de Paris. Puis il est député socialiste de la 9e circonscription de Paris de 1988 à 1992 en remplacement de Paul Quilès, nommé au ministère de l'Intérieur. Il retrouvera son siège de député à l’Assemblée nationale le 1er juin 1997, pour ne plus le quitter ensuite. Naturellement considéré comme spécialiste des questions de santé, il est rapporteur de plusieurs projets de loi, notamment celui de la loi Evin relative au tabac et l’alcool, en 1990, dont il est l’un des principaux instigateurs.
À partir de 1989, il est également élu au Conseil de Paris, dont il devient le vice-président en 1995. Entre 1992 et 1995, il est membre du Haut Comité de la santé publique et élargit ses fonctions en devenant délégué de l'Assemblée nationale au Conseil de l'Europe et à l'Union de l'Europe occidentale (UEO) où il gère la santé et l'assurance maladie. De 1992 à 1997, il est Conseiller régional d’Île-de-France. En 1997, alors qu’il a retrouvé les bancs de l’Assemblée nationale, il est membre de la commission des finances et rapporteur spécial du budget de la communication, toujours pour la commission des finances. A l’automne 1997 et jusqu’en 2002, il devient président du conseil de surveillance de la Caisse nationale d'assurance maladie.
En 1998, Jean-Marie Le Guen est éclaboussé par un scandale touchant la Mutuelle étudiante. Accusé d’emploi fictif, il est mis en examen, les juges lui reprochant notamment près de 1,5 million de francs qui auraient été indûment perçus. La procédure le concernant se solde finalement par un non-lieu.
Le 21 mars 2008, suite aux élections municipales, il est élu adjoint au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, en charge de la Santé publique et des relations avec l’Assistance publique- Hôpitaux de Paris. Il a d’ailleurs présidé le Conseil d’Administration de l’Assistance publique- Hôpitaux de Paris de juin 2008 à juin 2010.
Jean-Marie Le Guen, engagé auprès de Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire socialiste de 2011, a vivement soutenu l'ancien président du Fonds monétaire international accusé d’agression sexuelle par une employée du Sofitel New York en mai 2011. Cette affaire a créé un séisme immédiat dans la classe politique française, en particulier au Parti Socialiste où le candidat non déclaré mais supposé n’était autre que Dominique Strauss-Kahn. Les ennuis judiciaires de DSK l’empêchant de se présenter à la primaire socialiste, Jean-Marie Le Guen soutient François Hollande. En décembre 2011, il deviendra le responsable des questions de santé au sein de son équipe de campagne.
En septembre 2011, grâce à son parcours médical et ses connaissances dans ce domaine, il publie « Sauvons notre Santé, avant qu'il ne soit trop tard » où il préconise une nouvelle politique de santé plus efficace et durable. Il avait déjà publié en avril 2010 « Retraites et vieillissement : pour un nouveau contrat social » et en 2005 « Obésité, le nouveau mal français. »
En 2010, avec Manuel Valls alors député socialiste, Jean-Marie Le Guen prône une augmentation de la TVA. A l’été 2012, ses prises de position plus radicales le placent souvent en une des médias. En juillet, il se met à dos les buralistes et les fumeurs en proposant une nouvelle taxe sur les profits des cigarettiers qui entraînerait logiquement une nouvelle hausse des prix du tabac. En août, il propose que des salles d'injection de drogue ou « salles de shoot » soient créées afin d’encadrer la consommation de drogues et faire face à l'augmentation de la consommation d'héroïne à Paris. Il dira : « Je préfère que les gens lourdement précaires et toxicomanes consomment de la drogue dans des salles dédiées plutôt qu'ils se piquent dans une cage d'escalier ou dans la rue, comme c'est le cas actuellement. » UMP et FN crient au scandale. Puis en septembre, alors qu’il est toujours adjoint au Maire de Paris en charge des questions de santé, Jean-Marie Le Guen propose d’interdire aux véhicules diesel l'accès à Paris et ce afin de limiter les émissions de particules fines.
Fervent partisan de la métropole du Grand Paris, Jean-Marie Le Guen multiplie les actions dans ce sens. Depuis 2010, il anime le groupe de réflexion « Grand Paris des Citoyens » sur des sujets tels les transports, le logement, le coût de l'immobilier, les questions de sécurité et le développement durable dans la métropole parisienne. En novembre 2012, il lance un site de concertation destiné aux citoyens de la métropole pour débattre de la construction du Grand Paris.
Jean-Marie Le Guen, qui envisageait un temps de briguer la mairie de Paris aux municipales de 2014, a finalement renoncé en mars 2013 pour soutenir pleinement Anne Hidalgo (finalement élue maire de Paris en mars 2014) sensible à son discours de rassemblement de la gauche et plus globalement des Parisiens.
Lui qui aspirait à exercer une fonction ministérielle, le voici Secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, nommé par Manuel Valls en avril 2014 qui a donc fait venir au gouvernement un allié de poids.
Fanny Dassié