Licencié en droit et en sociologie, Thierry Mandon sort diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, en 1987. Rue Saint-Guillaume, dans les locaux de Sciences po, il côtoie Bernard Cazeneuve et Arnaud Montebourg, dont il devient proche.
Ses débuts en politique remontent à 1984, lorsqu'il décide de se présenter aux élections régionales sur la liste conduite par le militant écologiste Brice Lalonde. Il rejoint ensuite le Parti socialiste, sous l'impulsion de Laurent Fabius.
En 1988, porté par la vague socialiste en France, Thierry Mandon devient à seulement 31 ans le plus jeune député socialiste de France, en remportant la neuvième circonscription de l'Essonne. Pourtant, en 1993, il peine à se faire réélire et perd son siège de député à l'Assemblée nationale face à Georges Tron. Quelques mois plus tard, il rejoint Martine Aubry, au sein de son association “Agir contre l'exclusion”, avant de se fâcher avec elle *1.
Conseiller général, puis maire de Ris-Orangis
Après son expérience non renouvelé en tant que député de l'Essonne de 1988 à 1993, Thierry Mandon rejoint le secteur privé en devenant Consultant dans un groupe de Conseil en stratégie et en ressources humaines de 1993 à 1993 *2.
En 1994, Thierry Mandon est élu Conseiller général du canton de Ris-Orangis avec 57,9% des voix au second tour. L'année suivante, il est élu Maire de Ris-Orangis.
Entre 1998 et 2001, il est nommé Vice-Président du Conseil général de l'Essonne en charge des Finances et de l'Action économique et, à ce poste, il s'implique dans la gestion des questions d'intérêt départemental. Réélu en 2001 et en 2008 maire de Ris-Orangis et Conseiller général du canton de Ris-Orangis, Thierry Mandon quitte ces fonctions en 2012 pour que ne garder que celle de député et appliquer ainsi le la règle du non-cumul des mandats édictée par François Hollande.
Ses engagements socialistes
Après ses débuts en politique au côté de Brice Lalonde, puis de Laurent Fabius et ensuite de Martine Aubry, Thierry Mandon rejoint en 2002 le “Nouveau Parti socialiste” (NPS).
A la suite de la sévère défaite du PS au premier tour de la présidentielle le 21 avril 2002, Thierry Mandon lance avec Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon le NPS, un courant rénovateur dont l'objectif était de relancer le Parti socialiste. Ensemble, les quatre hommes envisagent l'organisation de primaires pour désigner le candidat à la présidentielle. Trois ans plus tard, au Congrès du Mans, le NPS se divise. Arnaud Montebourg et Thierry Mandon quittent le courant et fondent, le 10 décembre 2005, “Rénover maintenant”.
En 2012, il soutient Arnaud Montebourg durant le primaire socialiste avant de rallier François Hollande après la défaite de son ami de longue date.
Le “Monsieur simplification”
Avec l'élection de François Hollande en 2012 et le retour du Parti socialiste sur le devant de la scène, Thierry Mandon devient porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
En janvier dernier, le chef de l'Etat le charge de co-présider avec Guilaume Poitrinal la mission de simplification territorial. Depuis plusieurs mois, celui que l'on surnomme le “Monsieur simplification” de la majorité plaide pour une réforme territoriale. Il plaide en faveur d'une diminution du nombre de régions, de 22 à 15. « Cela fait quand même 30% de régions en moins », assurait-il récemment au micro de RMC.
Secrétaire d'Etat
Il se murmurait que le maire de Ris-Orangis ne s'entendait pas au mieux avec Manuel Valls, Premier ministre depuis le 31 mars 2014. Il avait d'ailleurs dénoncé en 2007 les méthodes du maire d'Evry dont il jugeait la « façon de faire brutale et trop personnelle ». Il y a encore quelques semaines, il affirmait d'ailleurs qu'il « ne rentrerait pas à tout prix » dans un gouvernement, notamment dirigé par Manuel Valls. Lors du dernier remaniement ministériel, Thierry Mandon n'avait pas caché son intérêt à un poste de ministre. Il avait d'ailleurs, devant les caméras de Canal+, persuadé de sa nomination appris avec beaucoup de surprise qu'il n'était pas dans l'équipe de Manuel Valls.
Mardi 3 juin, celui qui il y a encore peu dénonçait une « Assemblée pleine de quasi ministre ou de quasi-secrétaires d'Etat », a été nommé secrétaire d'Etat en charge de la Réforme de l'Etat et de la Simplification auprès de Manuel Valls.
Autres fonctions
Thierry Mandon est également passé par le monde de l'entreprise. Il a d'abord créé une PME dans l'événementiel, avant de la revendre et de présider le Groupement d'Intérêt Public Génopole, chargé de gérer les laboratoires de recherche et de faciliter l'aide à la création de sociétés de biotechnologie. *2.
Thierry Mandon est autant passionné par l'entreprise que par la politique. Il a d'ailleurs, à l'été 2013, plaidé en faveur d'un retour partiel à la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure phare du quinquennat Sarkozy et ce malgré les critiques au sein de sa majorité.
Amateur d'opéra, de littérature germanophone, et parfaitement bilingue en Anglais, Thierry Mandon aime s'échapper à Boston, où son entreprise Génopole possède un bureau.
Vanessa Gondouin-Haustein