Inattendue. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la nomination de Matthias Fekl à la tête du secrétariat d’État chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l'étranger, auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international. Il succède ainsi à Thomas Thévenoud, contraint de démissionner du gouvernement pour un « problème de conformité avec les impôts », neuf jours seulement après sa nomination.

Né le 4 octobre 1977 à Francfort-sur-le-Main d'un père allemand, professeur de français, et d'une mère française qui enseignait l’allemand, Matthias Fekl a étudié au lycée français de Berlin, avant de prendre la direction de Paris pour poursuivre ses études au lycée Henri-IV. Il enchaîne ensuite les grandes écoles : l’École normale supérieure à Lyon, l’Institut d’études politiques de Paris et l’École nationale d’administration. Il est également titulaire d’une maîtrise d’allemand et d’une en philosophie.

Ce Franco-Allemand s’est engagé en politique en 2001 en prenant sa carte au Parti socialiste. Il se rapproche d’abord de Bertrand Delanoë à l’occasion des municipales qui feront basculer Paris à gauche, puis de Pierre Moscovici et de Dominique Strauss-Kahn. Avant de devenir un fidèle de François Hollande, lorsque l’affaire du Sofitel a éclaté. Dans le même temps, entre 2005 et 2010, il sera magistrat au tribunal administratif de Paris.

Matthias Fekl consolide son expérience politique en étant, de 2010 à 2011, le directeur de cabinet de Jean-Pierre Bel, alors président du groupe PS au Sénat, puis son conseiller à la présidence de la Haute assemblée jusqu'en 2012.

Parallèlement, Matthias Fekl soigne son ancrage local, puisqu’il devient adjoint au maire de Marmande de 2008 à 2012. Il est également conseiller régional d’Aquitaine depuis 2010. En 2012, il devient député d’une circonscription de Lot-et-Garonne. Et en tant que secrétaire PS de la Fédération du Lot-et-Garonne, il est aussi chargé de gérer l’après-Jérôme Cahuzac. Lui permettant ainsi de se faire connaître aux yeux du grand public.

Toujours en 2012, Matthias Fekl est nommé à la commission des lois de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, à la demande de Jean-Marc Ayrault, il a été en charge d’un rapport sur le séjour des étrangers et de l’immigration en France.

Aussi secrétaire national du PS aux institutions, à la réforme et à la modernisation de l’État, Matthias Fekl ne manie pas la langue de bois. Pour preuve, à l’Université d’été de La Rochelle, il a appelé à une profonde réforme institutionnelle, jugeant la Vème République « à bout de souffle ».

Lors de la construction du gouvernement Valls I, le nom de Matthias Fekl avait déjà été évoqué pour le poste de secrétaire d’État aux Affaires européennes. Mais Harlem Désir lui avait finalement été préféré.

Caroline Moisson

Pour en savoir plus :

Biographie de Matthias Fekl (gouvernement.fr)

Thomas Thévenoud démissionne car il ne payait pas ses impôts (par Véronique Pierron, AllGov France)