La BPI (Banque publique d’investissement), rebaptisée Bpifrance, devrait injecter 12 milliards d’euros dans les sociétés françaises, d’ici à 2017. C’est ce qu’a déclaré mercredi son directeur général Nicolas Dufourcq lors d’une audition à l’Assemblée nationale puis au Sénat. Une somme, largement orientée vers les PME. En effet, 9 milliards seront directement investis, 7 milliards étant destinés aux grosses PME, 1,7 milliard aux petites et moyennes entreprises.
Née de la fusion de quatre entités : OSEO, CDC Entreprises, le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) et FSI Régions, cette nouvelle banque publique était l’un des premiers engagements du candidat Hollande. Misant sur une forme de protectionnisme à la française, la jeune BPI a le rôle assumé d’injecter de l’argent frais dans les sociétés françaises pour défendre les intérêts nationaux et soutenir « les entrepreneurs dans leur conquête des marchés à l’export ».
Pour beaucoup de parlementaires, la question était surtout de savoir sous quelle forme précise interviendra la nouvelle compagnie financière. Ce mercredi, la doctrine de Nicolas Dufourcq – qui avait affirmé vouloir soutenir les « ambitieux », l'« élite de l’entreprise française de 2020-2030 » - a donc été passée au crible par les élus, pressés de voir le groupe en action. D’ici là, l’ancien de Capgemini a tenté d’apaiser les interrogations en affirmant s’engager de façon « minoritaire ». «Nous serons là pour accompagner des repreneurs dont c’est le métier (…) nous ne pourrons pas être nous-mêmes le pompier » a t-il enfin souligné. Selon les Echos, la BPI devrait intervenir dans presque tous les secteurs économiques, hormis ceux de la finance, des infrastructures, de l’immobilier et de la presse. Largement implantée en région, elle verra ses 38 antennes locales inaugurées dès le mois de juin.
Mathilde Leleu
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